On a beaucoup commenté dans la presse canadienne-anglaise la récente décision du Musée canadien de la guerre, à Ottawa, de modifier le texte d’un panneau de son exposition sur les bombardements alliés contre les villes allemandes pendant la Deuxième Guerre mondiale.
Plusieurs anciens combattants n’appréciaient pas qu’on puisse douter de l’efficacité, encore moins de la moralité, de ces bombardements qui ont fait des centaines de milliers de morts, le plus célèbre incinérant la ville de Dresden en 1945.
Rédigé par un petit comité d’historiens, le panneau rapportait que la valeur et la moralité des bombardements stratégiques contre l’Allemagne «demeurent contestées aujourd’hui», ajoutant que ces raids n’ont permis de ralentir la production militaire allemande qu’à la toute fin de la guerre.
Le nouveau texte n’est pas encore dévoilé, mais un porte-parole du Musée a laissé entendre qu’il devrait satisfaire les anciens combattants. Certains d’entre eux accusaient le Musée de les faire passer pour des criminels de guerre!
L’histoire, la nôtre ou celle des autres, la vraie qui n’en fait pas moins l’objet d’interprétations contradictoires ou celle qui tient davantage de la propagande, suscite donc encore des débats passionnés, ce qui est une excellente nouvelle. Cette affaire du Musée de la guerre a mobilisé les anciens combattants pendant deux ans et a généré éditoriaux, commentaires d’experts, lettres de lecteurs, tribunes radiophoniques, etc.