Qu’ils soient Franco-Ontariens de souche ou immigrés d’Afrique, les écrivains francophones de la province font face aux mêmes défis: écrire tout en travaillant pour subvenir à leurs besoins, cogner aux portes des maisons d’édition pour les persuader de publier leur premier roman, décrocher une subvention du Conseil des arts de l’Ontario (CAO).
Et pour tous, blancs, noirs, arabes ou asiatiques, gagner un prix comme le Trillium, le Christine-Dumitriu-van-Saanen ou celui de la Ville d’Ottawa s’avère toujours un bon tremplin pour vendre le livre et pour faire publier le prochain.
C’est ce qu’on a pu constater lors d’une rencontre d’écrivains «de la diversité culturelle franco-ontarienne» organisée vendredi dans le cadre du Salon du livre de Toronto sous l’égide du CAO.
Nouveaux thèmes
Jean Fahmy, qui animait cette discussion à la salle Beaton de la Bibliothèque de référence de Toronto, indique que la principale différence entre les écrivains d’ici et ceux d’ailleurs serait surtout apparente dans les thèmes de leurs écrits: l’identité (francophone) et l’espace (le territoire ontarien) pour les auteurs de «souche», l’expérience de l’immigration et des lieux plus exotiques pour ceux «de la diversité».
Musulmans en Ontario
Encore y a-t-il des exceptions: Monia Mazigh a d’abord écrit sur une expérience douloureuse très «canadienne»: son combat pour faire libérer son mari Maher Arar de Syrie, où l’avaient envoyé des agents américains avec la bénédiction de nos services de sécurité. Son prochain ouvrage sera un roman… sur une femme musulmane en Ontario.