Économie canadienne: entre nervosité et morosité

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Publié 29/03/2016 par François Bergeron

Les Canadiens ne sont pas optimistes face à leurs perspectives économiques en 2016, malgré une réalité qui n’est pas si noire.

C’est ce qui se dégage de l’avalanche de statistiques et de graphiques présentés par Matthieu Arseneau, directeur et économiste principal à la Banque Nationale, que le Club canadien de Toronto avait invité le 22 mars à sa tribune mensuelle.

Comme dirait le Capitaine Bonhomme, «l’économie confondra peut-être les sceptiques», pense M, Arseneau, qui s’exprimait quelques heures avant le dépôt à Ottawa du budget fédéral annonçant une décennie de déficits censés dynamiser l’économie canadienne.

Selon la Banque Nationale, dont les prévisionnistes tapent souvent dans le mille, la croissance mondiale sera d’environ 3% en 2016, marquée par un ralentissement très relatif (moins de 7%) de la Chine et des puissances émergentes, et une vigueur, toute relative elle aussi (2%), qui semble se maintenir aux États-Unis.

La croissance américaine sera supérieure à celle du Canada, où la chute du prix du pétrole déprime l’Alberta et Terre-Neuve mais stimule les trois provinces les plus populeuses: Ontario, Québec et Colombie-Britannique, où les perspectives d’emploi sont excellentes.

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Le moral des PME et des consommateurs est toutefois à la baisse, face à plusieurs incertitudes qui se manifestent notamment dans la chute du dollar canadien. Celle-ci entraîne pourtant une hausse importante de nos exportations (et bien sûr une baisse des importations et de l’inflation).

Plusieurs Canadiens ne réaliseraient pas que le secteur énergétique, qui compte pour 22% de l’activité boursière au pays, ne vaut en fait que 10% de l’économie canadienne et ne procure que 2% des emplois.

Le Canada a aussi les immigrants les plus éduqués au monde, indique M. Arseneau, ce qui tombe bien, car l’augmentation de la population canadienne vient davantage de l’immigration que de la natalité locale (c’est le cas depuis longtemps et plus fortement en Europe, mais pas encore aux États-Unis).

Il reste que le succès économique des Canadiens dépend d’une multitude de facteurs qui sont loin d’être tous alignés dans la bonne direction, reconnaît prudemment M. Arseneau.

Auteur

  • François Bergeron

    Rédacteur en chef de l-express.ca. Plus de 40 ans d'expérience en journalisme et en édition de médias papier et web, en français et en anglais. Formation en sciences-politiques. Intéressé à toute l'actualité et aux grands enjeux modernes.

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