Il est normal, en démocratie, qu’il soit difficile de destituer un maire ou un député élu directement par la population.
Des accusations criminelles justifient au minimum une suspension temporaire, qui devient permanente après une condamnation par un tribunal.
Généralement, il suffit qu’on apprenne qu’un politicien soit visé par une enquête, ou même que plusieurs voix s’élèvent pour en réclamer une, pour que le suspect démissionne, pour le bien de sa ville ou de sa circonscription. En effet, de telles affaires accaparent indûment les énergies de l’élu et des citoyens.
Il arrive que des allégations ou des rumeurs soient rapidement démenties, ou que le principal intéressé réussisse à persuader ses collègues ou ses électeurs de continuer de lui faire confiance. Le candidat et la démocratie elle-même peuvent en sortir grandis.
Aucune loi, cependant, ne couvre les manquements à la moralité, tant il allait de soi qu’un politicien dont on exposait la turpitude ne pouvait que démissionner et disparaître. Le maire de Toronto, Rob Ford, nous force à innover dans ce domaine.