Je n’ai pas beaucoup d’amis ou de voisins conservateurs, encore moins qui ont l’intention de voter pour un candidat du Parti progressiste-conservateur aux élections du 12 juin prochain.
D’abord j’habite dans Toronto-Danforth, un bastion néo-démocrate à tous les niveaux de gouvernement. Il n’y a que des pancartes néo-démocrates et libérales dans mon quartier (moins que d’habitude). C’est sur internet que j’ai trouvé la candidate PC, Naomi Solomon, «entrepreneure et experte légale» qui travaille dans le domaine de la réglementation financière. Apparemment, elle aime la course, le ski, le plein air et «la dynamique scène artistique ontarienne». Sa photo inspire confiance…
Ensuite, c’est une chose d’être conservateur avec un «c» minuscule, c’en est une autre de voter pour le Parti, surtout pour un francophone. Les conservateurs se sont longtemps montrés hostiles au bilinguisme, aux services en français et à la diversité culturelle en général. Les francophones ont massivement investi dans le Parti libéral, qui le leur ont bien rendu.
Au fédéral, le gouvernement conservateur respecte la lettre de la Loi sur les langues officielles, sans plus. Les excès de zèle sont réservés à la promotion de la monarchie, une lubie qui neutraliserait tout effort de promotion des politiques du parti au Québec et (j’espère) chez les francophones hors Québec. Dommage, car les récentes élections québécoises, et avant ça la création du Réseau Liberté Québec, la popularité de Radio X et de plusieurs chroniqueurs de «droite», démontrent que le terreau serait fertile.
En Ontario, Roxane Villeneuve-Robertson, Martin Forget et quelques autres candidats et conseillers francophones de Tim Hudak reconnaissent des «erreurs» passées, comme la tentative de fermer l’hôpital Montfort à Ottawa, et ils affirment avoir «évolué». Depuis quelques semaines, leur site internet est bilingue, bien que les profils des candidats sont encore en anglais seulement, et que je n’ai encore jamais entendu Tim Hudak s’exprimer en français, même en lisant un texte.