Des projets criminels

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Publié 01/07/2010 par François Bergeron

«Ce ne sont pas des anarchistes, ce sont des criminels.»

Le maire David Miller, qui fustigeait ainsi les manifestants anti-G20 les plus violents, le soir où les autos-patrouille brûlaient, voulait-il défendre la réputation des anarchistes, dont il aurait une vision plus romantique?

De fait, un anarchiste, opposé à toute forme de gouvernement ou d’autorité (à ne pas confondre avec un libertarien, qui prône un État minimaliste), ne chercherait pas nécessairement à tout casser. Mais à moins de se réfugier sur une île déserte, ça donne quand même quelqu’un de frustré d’avoir à vivre en société. C’est un fantasme impossible.

C’est pourquoi il y a en réalité très peu de vrais anarchistes, et il n’y en avait peut-être aucun parmi les émeutiers anti-G20.

Ces derniers ne sont cependant pas que des «criminels» nihilistes à la simple recherche de sensations fortes.

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La plupart de ces casseurs ont des objectifs politiques, à l’instar des autres manifestants soi-disant «pacifiques» qui se proclamaient néanmoins en colère contre la pauvreté, l’exploitation, les inégalités, les injustices, la pollution, la guerre et tous les torts réels ou imaginaires de notre société et de ses dirigeants.

Leurs bannières et leurs graffitis annonçaient la «lutte des classes», accusaient le «capitalisme» ou la «mondialisation» de tous les maux, et s’attaquaient à ses symboles: les banques ou des marques de commerce présentes dans plusieurs pays. Les chefs de gouvernement du G20 étaient décrits comme les marionnettes du grand capital, avec la complicité de la police pour contrôler le «peuple» et des médias pour le maintenir dans l’ignorance ou la confusion ou l’apathie.

On est aux antipodes de l’anarchie, puisque la «révolution» souhaitée par les casseurs (et par bien d’autres manifestants anti-G20) instaurerait un régime totalitaire comme celui qui, sous la bannière de la faucille et du marteau que plusieurs brandissaient sans vergogne, a fait des millions de morts au 20e siècle et sévit encore dans quelques rares paradis égalitaires comme la Corée du Nord.

Le maire a raison de les traiter de «criminels»… mais pas tant pour leurs petits actes de vandalisme que pour leurs grands projets de dictature.

Auteur

  • François Bergeron

    Rédacteur en chef de l-express.ca. Plus de 40 ans d'expérience en journalisme et en édition de médias papier et web, en français et en anglais. Formation en sciences-politiques. Intéressé à toute l'actualité et aux grands enjeux modernes.

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