Des jeunes toujours plus zinspirés

Du 24 oct au 1er nov au TfT

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Publié 21/10/2014 par Alix Forgeot

Pour la troisième année consécutive, le Théâtre français de Toronto monte l’oeuvre de création d’ados Les Zinspirés. Mis en scène par Pierre Simpson, le spectacle donne vie à cinq contes, écrits par des élèves francophones de Toronto et de Windsor.

Plusieurs écoles de Toronto et du sud de l’Ontario ont participé au projet et, sur 200 contes, seulement cinq ont été retenus, dont trois rédigés par des élèves de l’école secondaire Étienne-Brûlé, un par des jeunes de l’École secondaire catholique l’Essor (Windsor) et un du Lycée Français de Toronto.

Faire un choix s’est avéré difficile, cette année encore.

Pierre Simpson, metteur en scène de ces Zinspirés 3D pour la troisième année consécutive, explique que tous travaillent et débordent d’imagination, mais «tu sens certains jeunes plus impliqués, qui arrivent à proposer d’eux-mêmes des idées, qui écoutent la lecture faite par les comédiens et sont capables de dire ‘ce mot n’est pas nécessaire’.»

Inspirations multiples

Les auteurs en herbe ont su faire preuve d’inventivité. Le public pourra ainsi découvrir la jeune Laurie en voyage à Barcelone, Ashlée en super-héroïne, Étienne qui souhaiterait échapper à ses démons, Mike en train de préparer un énorme poisson d’avril et Marie-Claire qui a décidé de se faire pousser la plus grosse afro de toute l’école.

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Les textes, de bonne qualité, ont nécessité de nombreuses recherches, notamment en raison des «références modernes amenées par les jeunes, comme Instagram, Twitter, des chanteurs populaires ou des expressions», explique M. Simpson.

En ce qui concerne la mise en scène, la troupe du TfT s’est une nouvelle fois inspirée de la bande dessinée.

Le spectacle repose sur un conte, divisé en quatre chapitres, entre lesquels d’autres contes sont insérés. La BD, «c’était donc presque inévitable», note Pierre Simpson.

Le «spoken word» aura également sa place dans le spectacle. Le metteur en scène explique qu’ils ont utilisé «des micros pour le côté plus intime» du conte intitulé Zigzag, dans lequel un jeune essaie d’échapper à ses démons.

Les spectateurs pourront aussi découvrir la culture congolaise avec le conte Mes cheveux, ma couronne, rédigé par Godelive Majamu d’Étienne-Brûlé. C’est peut-être «le conte qui nous a appris le plus», admet M. Simpson.

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Avec la jeune Godelive, l’équipe «s’est familiarisée au swahili, au tshiluba et au lingala», des langues parlées au Congo. Exprimant respectivement une musicalité, un réconfort ou une familiarité, elles viennent saupoudrer le spectacle, en fonction des circonstances.

Défis en folie

En plus d’apprendre beaucoup des élèves, les comédiens, les coachs d’écriture et le metteur en scène ont dû faire face à de nombreux défis.

Tout d’abord avec le conte Zigzag, très littéraire; «le défi, c’était de le prendre et de le raconter en 3D en exprimant le côté poétique et romanesque tout en respectant l’écriture», explique Pierre Simpson.

«Les autres contes sont plus comiques, il y a plus d’action», note Lise Cormier, une comédienne, «Zigzag est plus profond, plus sérieux, mais les jeunes vont l’apprécier car il n’a pas juste un ton».

Les personnages, s’ils ont été inventés par des adolescents, ont donné beaucoup de travail aux comédiens.

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Lise Cormier joue Ashlée, la super-héroïne dans Diable Blanc. Elle s’est tout de suite identifiée au personnage: «Je me sentais comme elle, elle n’a pas peur que les gens rient d’elle, elle est passionnée et pense qu’elle va protéger son entourage, elle est vraiment fun et très physique et moi je suis une comédienne physique».

Mais elle a dû adapter son jeu: «il y a des moments où Ashlée est triste, fâchée, déçue», insiste la comédienne, «elle a plusieurs dimensions». Lise Cormier a donc «travaillé avec les niveaux, varié sa performance».

Alex Côté, lui, interprète Mike dans Poisson d’avril. Il apprécie de jouer ce personnage qui ne lui ressemble pas: «ça me donne la chance d’être le cool guy, le badass que je n’ai pas été à l’école», s’amuse-t-il.

Et puis c’est un personnage qui «est sûr de lui, mais dès que les choses tournent mal, la confiance tourne vite et les catastrophes s’en suivent», raconte M. Côté. Le défi c’était aussi de «ne pas trop le caricaturer», avoue-t-il.

Spectacle universel

Au final, tout le monde peut se retrouver dans cette expérience des Zinspirés 3D. Les sujets traités ont été tous «vécus par tout le monde d’une manière ou d’une autre. Tout le monde a été ado.», insiste la comédienne Lise Cormier.

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Selon Alex Côté, le spectacle «est facile d’accès» contrairement à «du Shakespeare ou du Michel Tremblay que tout le monde ne peut pas approcher».

L’objectif est vraiment de donner une voix aux jeunes et de leur montrer qu’ils sont soutenus par leurs aînés. «C’est un peu éducationnel, ça ouvre les yeux sur d’autres situations», estime le comédien.

Et au final, cela donne «un spectacle rafraîchissant dans la saison, un spectacle frais et pertinent», conclut Pierre Simpson, le metteur en scène.

Renseignements

Les représentations grand public des Zinspirés 3D auront lieu le 24 et 29 octobre à 20h
et le 1er novembre à 15h30
au Berkeley Street Theatre, 26 rue Berkeley.
www.theatrefrancais.com

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