Des grèves du zèle dans nos écoles à partir de lundi

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Publié 30/11/2012 par François Bergeron

La Fédération des enseignants des écoles secondaires de l’Ontario (FEESO) va entreprendre des actions de grève à compter de ce lundi 3 décembre pour protester contre diverses mesures prises par le gouvernement provincial pour réduire son endettement.

Le personnel enseignant de nos conseils scolaires francophones (Viamonde et CSDCCS pour Toronto et le sud de l’Ontario) est représenté par l’Association des enseignants franco-ontariens (AEFO), qui s’est entendue cet été avec le gouvernement sur de nouvelles conditions de travail, dont un gel de salaire de deux ans.

D’autres employés de nos conseils sont cependant membres de la FEESO: bibliotechniciens, secrétaires, travailleurs sociaux, orthophonistes, consultants en autisme, psychométriciens, conseillers en comportement, animateurs culturels, éducateurs spécialisés, aides-enseignants, éducateurs en garderie, agents de liaison communautaire.

Nos écoles publiques et catholiques francophones demeureront ouvertes «tant et aussi longtemps que nous serons en mesure d’assurer la sécurité des élèves», promettent les conseils scolaires. «Nous avons mis en place des mesures pour atténuer les inconvénients» et assurer «le bon fonctionnement des écoles et le bon déroulement de l’apprentissage en salle de classe».

Une grève du zèle signifierait que les employés membres de la FEESO exécuteront leur travail en appliquant à la lettre tous les règlements et choisiront les tâches qu’ils effectueront. Certaines activités parascolaires ou extracurriculaires pourraient être interrompues.

Par exemple, des spectacles de Noël prévus en soirée «pourraient être annulés ou déplacés pour avoir lieu durant la journée scolaire». Les conseils scolaires et leurs directions d’écoles promettent d’informer rapidement les parents des développements qui pourraient les affecter.

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La grève touche davantage les écoles publiques anglophones, dont les syndicats refusent encore de faire leur part pour assainir les finances publiques. Dès lundi, des grèves tournantes d’une journée forceraient plusieurs écoles à fermer.

La province est aux prises avec un déficit de 15 milliards $ que le gouvernement libéral, traditionnellement généreux envers les employés de la fonction publique et particulièrement envers les enseignants, a promis d’éliminer en 2017. Mais il a adopté au mois d’août une loi gelant le salaire des enseignants et d’autres secteurs de la fonction publique pendant au moins deux ans, modifiant unilatéralement le contrat de travail des syndiqués avec qui il ne s’était pas déjà entendu au cours des mois précédents.

Les enseignants catholiques anglophones, puis ceux des secteurs public et catholique francophones, ont signé des accords de principe avec le gouvernement, souvent au grand dam de leurs employeurs directs, les conseils scolaires, qui n’approuvaient pas toutes les concessions non monétaires accordées par le gouvernement en échange du gel des salaires.

Le traitement des employés de la fonction publique – en particulier celui des enseignants – divise les Libéraux ontariens qui éliront un nouveau chef les 25-27 janvier, pour remplacer le premier ministre démissionnaire Dalton McGuinty. Des candidats au leadership comme Kathleen Wynne et Gerard Kennedy, notamment, ont critiqué l’action du gouvernement, tandis que Sandra Pupatello, proche du ministre des Finances Dwight Duncan, serait plus ferme face aux syndicats.

Auteur

  • François Bergeron

    Rédacteur en chef de l-express.ca. Plus de 40 ans d'expérience en journalisme et en édition de médias papier et web, en français et en anglais. Formation en sciences-politiques. Intéressé à toute l'actualité et aux grands enjeux modernes.

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