Des frenchies sans limite

Festival Juste pour rire à Toronto

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Publié 21/07/2009 par Guillaume Garcia

«Le titre du spectacle est en anglais maudits morons» rappelle avec verve Mike Ward, aux francophones venus voir le trio les French Comedy Bastards, et susceptibles d’attendre des répliques en français. Personne ne relève la petite pique, la prestation peut commencer. Pendant plus d’une heure, les rires vont fuser dans la salle pleine à craquer de Second City. Des thèmes variés agrémentés de chutes parfois à la limite de l’acceptable, les French Comedy Bastards connaissent la recette sur le bout des doigts, le public est comblé.

Dès les premières minutes de la soirée, le ton est donné. Que tous ceux qui sont choqués par ce qui se passe en dessous de la ceinture s’en aillent, ici on parle cru et vrai! Et des choses en dessous de la ceinture, il y en a un paquet à raconter.

Derek Seguin ouvre la danse avec un récit de ses tournées et des «after» qui les accompagnent. Il teste la salle, observe les réactions, tout le monde rit, c’est parti pour des histoires plus cocasses les unes que les autres avec un net penchant pour les anecdotes noctures en compagnie du sexe opposé.

Derek Seguin, avec son accent anglais à couper au couteau, livre tout de même une prestation excellente ponctuée de jurons en québécois dans le texte, histoire de saupoudrer le tout d’un peu d’exotisme pour une salle majoritairement anglophone même si une bonne dizaine de francophones étaient présents. Grâce à Derek Seguin, on découvre un peu mieux les maritimes et les clichés liés à ces provinces contribuent largement à la construction de ses sketches. Ok, les clichés c’est un peu facile, mais ça fait toujours son effet. Les absents ont toujours tort parait-il.

Les French Comedy Bastards font honneur à leur nom et ne reculent devant rien, comme ils le soulignent à plusieurs occasions pendant le spectacle. Ils en sont fiers et le public en redemande, à croire qu’il n’est pas habitué à entendre de tels propos.

Mais loin d’être scandalisé, l’auditoire rit à gorge déployée dès l’instant où un passage devient embarrassant. Les relations homme-femmes, thème omniprésent durant le spectacle fait éclater de rire les femmes, les hommes des plus jeunes au plus âgés, prouvant une nouvelle fois que l’amour et le sexe sont transgénérationels.

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«Arrêtez-de nous regarder et regardez autour de vous le visage des personnes présentes, si ce qu’on dit est ‘dirty’, tout le monde est ‘dirty’», lâche Mike Ward, certainement celui qui va le plus loin dans ce domaine et qui, dans ce nouveau spectacle, revient sur son sketch de la petite fille kidnappée, qui avait suscité tant de réactions dans les médias.

Et la clé du succès se situe là. Comment faire rire une salle composée d’êtres humains venus d’horizons si différents et vivant dans des univers si éclatés? Il ne faut pas se le cacher, le sexe fait rire tout le monde, tout le monde sait de quoi il en retourne et se rappelle ses diverses expériences.

Derrière des répliques sexistes et un humour très masculin parfois limite, le trio des French Dirty Bastards peint un tableau de vies faites d’incertitudes, d’actes manqués et de passages complètement fous. Le rire comme exutoire de questions non résolues, chacun y trouve son compte, le public autant que les comiques.

Après le show, les French Comedy Bastards ne cachaient pas leur joie d’avoir réussi leur parade nuptiale auprès des anglophones. Le public quitte la salle séduit. A la prochaine comme on dit.

Auteur

  • Guillaume Garcia

    Petit, il voulait devenir Tintin: le toupet dans le vent, les pantalons retroussés, son appareil photo en bandoulière; il ne manquait que Milou! Il est devenu journaliste, passionné de politique, de culture et de sports.

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