Les Libéraux de Justin Trudeau ont promis de faire des déficits pour relancer l’économie, et on a voté pour ça. Nous avons donc, plus que jamais, le gouvernement qu’on mérite.
On pouvait prétendre le contraire, ces dix dernières années, à cause du système électoral traditionnel permettant aux Conservateurs ne récoltant que 40% des voix de rafler une majorité de sièges au Parlement.
Plus maintenant: un système préférentiel avec premier et deuxième choix, du type de celui qui est déjà utilisé par plusieurs de nos partis politiques et qu’on va sans doute instaurer d’ici aux prochaines élections, aurait donné aux Libéraux une majorité encore plus forte le 19 octobre dernier.
Bien sûr on avait d’autres bonnes raisons de refuser un nouveau mandat aux Conservateurs de Stephen Harper, mais l’abandon par les Libéraux d’un équilibre budgétaire durement acquis ne nous a même pas fait hésiter. C’est même à partir de ce moment-là que les Libéraux ont commencé à distancer dans les intentions de vote les Néo-Démocrates de Thomas Mulcair, dont la promesse d’équilibrer le budget était peu crédible.
Pourquoi voter pour un faux conservateur quand on peut voter pour un vrai libéral? Kathleen Wynne avait fait le même coup à Andrea Horwath en Ontario l’année précédente pour rattraper et battre les Conservateurs de Tim Hudak. D’un point de vue purement stratégique, Mulcair aurait dû être plus vague (je ne peux pas croire que j’écris ça…) et ne s’engager qu’à essayer de ne pas perdre le contrôle des finances publiques.