Des courts métrages qui ont tout de grands

La 16e édition du Worldwide Short Film Festival aura lieu à Toronto du 1er au 6 juin prochain. Comme chaque année, tous les goûts pourront se délecter de ces petits bijoux vidéos, parfois drôles, effrayants et souvent excentriques. À bien y regarder, les possibilités sont multipliées par ces courts formats en temps. Les réalisateurs peuvent laisser exploser leur imagination et produire un film que personne n’irait voir si cela durait une heure trente. J’ai choisi quelques films, en français et en anglais, qui ne sont absolument pas représentatifs des 281 films présentés! Le titre, l’histoire, tels ont été mes critères de sélection. À noter que le festival présente une sélection, appelée Prends ça court, consacré uniquement au Québec.

The little Dragon

Une chambre, de l’encens qui se fume, et qui vient se frotter aux narines d’un Brice Lee exposé dans une boite. Le mini Bruce Lee se réveille et découvre une pièce, la chambre d’un jeune fan de cinéma. Sur les murs, des affiches de films, sur ses chandails, des faces de Bruce Lee.

Le petit personnage se promène et rencontre d’autres jouets, un peu à la Toy Story. Sur son ventre, un bouton qui, si l’on appuie dessus, déclenche un hilarant «Wataîiiiii» directement sorti des vieux films de Kung Fu.

Si le mini Bruce Lee est venu à la vie, cela signifie que d’autres peuvent aussi le faire…

Sex With Robots

Ce court-métrage explore les pistes d’un avenir pas si lointain avec l’arrivée dans nos supermarchés d’un robot fille très sexy, qui est fait pour nous rendre des services ménagers. Mais les hommes trouvent tout de suite une autre utilisation de ce robot «anatomiquement correct».

Le monde serait parfait si la version homme n’était pas sortie. Les femmes aussi y trouvent leur compte. Mais ce qui devait arriver arriva, les deux robots se rencontrent et bientôt ce sont les humains qui devront faire les tâches ménagères, après la guerre perdue contre les robots. Un remix de Matrix, très drôle!

Faux départ

Un homme imagine toutes les possibilités qui s’offrent à lui pour annoncer à sa femme qu’il la quitte. Brutal, sentimental, il ne parvient pas à trouver la manière. Il revoit et revoit la scène des dizaines de fois avec plusieurs scénarios différents, mais quand il arrive sur place c’est elle qui prend la parole. Ses réflexions n’auront finalement servi à rien.

Red

Un jeune homme rentre chez lui, ivre. Il fracasse la porte de sa maison et s’ouvre le crâne avec le verre. Le lendemain, il raconte à sa mère qu’il ne va pas bien, qu’il est au chômage. Sa mère l’écoute tout en conduisant en direction d’un magasin. Arrivé, il continue de raconte ses malheurs. Il termine. Sa mère prend la parole et lui dit qu’elle aussi ne va pas. Il ouvre la porte, et tous deux sortent… sans poursuivre la discussion.

Victor Gazon

Un jeune élève cherche à comprendre pourquoi l’on se suicide. Il choisit donc de faire une liste de ce qu’il aime et n’aime pas pour voir si le suicide peut-être une bonne solution.

Les gâteaux, le baby-foot, les sucreries, dormir avec sa mère, louer des films avec ses parents… toutes ces choses vont dans la catégorie des «j’aime».

Mais Victor n’aime pas perdre au babyfoot, il n’aime pas les grands qui le bousculent, quand ses parents regardent des films et qu’il doit aller se coucher.

Victor se rend compte que beaucoup de choses qu’on aime s’opposent à des choses que l’on n’aime pas, et que c’est la vie. Pour tout le monde!

Next Floor

Ce court métrage de Denis Villeneuve (Bon Cop Bad Cop), met en scène des personnes, bien habillées, qui mangent à s’en éclater la panse et dont la table tombe d’étage en étage au fur et à mesure à cause du poids des victuailles. L’image d’un groupe de privilégiés qui se gavent de nourriture, regardant jalousement leur voisin, même si cela entraîne leur chute, rappelle la situation économique actuelle, mais avec une belle métaphore.

Infos:www.worldwideshortfilmfest.com