On a tout quelqu’un, dans notre famille, capable de maintenir éveillé tout un auditoire pendant les longues soirées d’hiver. Quand les parents éprouvent des difficultés à garder leur progéniture en place, les papis et mamies ont souvent l’art de les faire rester assis. Leur secret? Ils racontent des histoires fabuleuses, de monstres, de princesses, de héros de l’époque médiévale combattent des dragons. Ils doivent toujours faire des choix compliqués: la richesse ou la bien-aimée, la gloire ou le bonheur…
Les contes se transmettent de générations et générations par ce qu’on appelle la tradition orale. Dan Yashinsky et Marylyn Peringer, deux anglophones maîtrisant parfaitement la langue de Molière, passent leur temps à fouiner dans les bibliothèques, à se promener «les oreilles grandes ouvertes», pour reprendre les mots de Dan, à la recherche de nouvelles histoires.
Les contes peuvent venir d’Europe, de Chine, d’Inde. «Ils se passent avec les marins, les soldats, les marchands», explique Marylyn. Elle raconte des histoires depuis 30 ans et voit l’évolution des contes. «Ils commencent à prendre une couleur très canadienne».
Elle connaît aussi plusieurs contes autochtones mais par respect des premières nations, elle préfère les laisse continuer à raconter eux-mêmes ces histoires.
Mais comment devient-on conteur? Pour Dan Yashinsky, la décision a été prise lorsqu’il avait 22 ans. Il travaillait alors dans un camps pour jeunes enfants pauvres. «Ils étaient vraiment sauvages, indique t-il, mais j’ai vu une transformation pendant que le conteur leur racontait une histoire. C’était magique.»
Il est ensuite parti «à la chasse et à la cueillette», pour trouver le plus de contes possibles à faire partager. Les deux compères des Fous d’orage insistent sur le fait que le conte doit être partagé, transmis. «C’est une expérience unique», assure Dan. À chaque fois, tu as l’idée que tu veux le passer (le conte, ndlr) à l’auditeur pour qu’il le raconte à son tour.