À l’extérieur du Québec, 34 des 63 régions canadiennes à présence francophone obtiennent un solde migratoire négatif (dont Toronto: -5,7%), c’est-à-dire que les jeunes sont plus nombreux à quitter ces régions qu’à s’y établir. Il s’agit de quatorze régions de l’Atlantique, de douze régions de l’Ontario ainsi que de huit régions de l’Ouest.
C’est ce qu’indique une étude commandée récemment par la Fédération des communautés francophones et acadienne (FCFA) et Place aux jeunes en région (PAJR) à l’Institut canadien de recherche sur les minorités linguistiques (ICRML), basé à Moncton.
Cette étude, qui brosse un portrait des migrations des jeunes adultes francophones ainsi que des actions possibles dans les francophonies canadiennes quant à cet enjeu, ne tient toutefois pas compte de l’immigration récente, indique en entrevue à L’Express le chercheur Dominique Pépin-Fillion de l’ICRML. «On a voulu suivre sur dix ans le comportement de jeunes établis dans leur communauté depuis 2001», précise-t-il.
Les jeunes francophones des campagnes partent pour la grande ville et ceux de Toronto pour le Québec ou l’Ouest, croit-on.
«Les motivations qui les poussent à quitter les régions au profit des centres urbains sont sensiblement les mêmes que ceux observés dans les différentes régions du Québec, mais les impacts sont plus importants puisqu’ils influent sur l’avenir du fait français au Canada», souligne R. Mathieu Vigneault, directeur général de Place aux jeunes en région.
Mais à Toronto, le solde migratoire négatif (relativement faible) est compensé par une immigration importante (nos écoles débordent) qui masquerait la réalité d’une certaine érosion (4,4% plus de jeunes francos que d’anglos quitteraient Toronto). On prédit tout de même que la moitié des Franco-Ontariens habiteront Toronto et le Centre-Sud de la province dans quelques dizaines d’années.