Des alliés pour les nouveaux arrivants

Rentrée scolaire

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Publié 27/08/2013 par Guillaume Garcia

Pour les familles nouvelles arrivantes, la rentrée scolaire n’est pas une mince affaire. Les frais liés à l’école, l’organisation des trajets et des activités, mais surtout les nouvelles règles du jeu peuvent en tourmenter plusieurs. En ce qui concerne la vie du jeune à l’école, il pourra compter sur l’aide précieuse de ses «alliés», des jeunes formés par le Centre francophone et le Centre ontarien de prévention des agressions, qui ont pour mission de lui faciliter l’intégration auprès de ses nouveaux camarades. Une bonne dizaine d’alliés étaient en formation pendant trois jours la semaine dernière.

Le programme ANNA (accueil des nouveaux et nouvelles arrivant-e-s) existe depuis quatre ans en français et promeut, d’une part l’encadrement des jeunes par leurs pairs, sous la supervision des travailleurs d’établissement en écoles, et d’autre part des stratégies visant à créer des écoles accueillantes et inclusives qui favorisent l’engagement des familles et la réussite scolaire des élèves.

Un parcours similaire

Gladys Zoleka, coordonnatrice en établissement dans les écoles au CFT explique ce qui a motivé la création de ce programme: «Au CFT il y avait déjà le programme PIDEF (Programme d’intégration dans les écoles de langue française) depuis 12 ans, qui se chargeait de mettre l’accent sur les élèves et les familles. Là, on outille les jeunes pour qu’ils puissent prendre en charge leurs jeunes camarades qui arrivent. C’est plus facile pour un jeune d’aborder un autre jeune.»

Comment fonctionne l’école, les horaires, les changements de classe, les casiers, tous ces petits détails qui aident à l’intégration sont autant de conseils que les alliés vont donner aux nouveaux arrivants, de pays étrangers ou d’autres provinces.

Les responsables de la formation. Gladys Zolenka du CFT et Lise Beaupré du COPA, tiennent particulièrement au fait que les nouveaux alliés soient des anciens bénéficiaires du programme. Ainsi ils savent ce dont les nouveaux arrivants ont besoin. «Il faut qu’ils aient vécu un parcours similaire d’intégration», indiquent les deux responsables.

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Akenyélé Akintonal Febrissy, arrivé l’an passé au Collège français en provenance de Montréal, a bénéficié du programme ANNA et participait la semaine dernière à la formation des alliés, pour, à son tour, devenir un élève-ressource.

«Les alliés m’ont surtout donné des conseils pour mieux me repérer dans la ville, ils m’ont aidé à l’école et dans ma manière de procéder, par exemple pour l’hymne national, il faut se lever! Au Québec on ne fait pas ça!», explique-t-il.

Un défi à relever

Akenyélé a déjà hâte de pouvoir aider les nouveaux élèves du Collège français et de leur donner des trucs pour faciliter leur intégration. «J’en connais déjà plusieurs qui ne viennent pas de Toronto. Ça serait bien de leur montrer comment fonctionne l’école et ce qu’il y a à faire à Toronto, par exemple comment ça marche la bibliothèque de référence, pour mettre les nouveaux élèves sur de bons rails.»

Pour le moment le grand jeune homme longiligne passé par la France et le Québec ne sait pas trop à quoi s’attendre pour ses nouvelles responsabilités, mais voit cela comme un beau défi à relever. «Je ne pourrais pas dire exactement les problèmes qu’ils vont rencontrer, mais je peux les imaginer en quelque sorte.»

Akenyélé et les autres alliés devront rendre compte de leur travail, toutes les deux semaines, auprès des travailleurs d’établissement en écoles. Ils auront également des rendez-vous, toutes les deux semaines, avec les élèves nouveaux arrivants.

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Le programme forme en moyenne quatre alliés par école secondaire, qui doivent jouer un «rôle positif», selon Gladys Zolenko, auprès des nouveaux arrivants.

Prévenir l’intimidation

«Les alliés ont une formation spéciale, par exemple en écoute active. On veut que dès la rentrée les élèves puissent fonctionner dans leurs écoles», avance Lise Beaupré. «On leur apprend la prise en charge, la façon d’être, en mettant en avant la compassion, la collaboration, le courage et le multiculturalisme. Ça se fait sous forme de présentation, de jeux. Le programme évite aussi l’isolement de certains jeunes et prévient l’intimidation.»

Si le programme fonctionne si bien, c’est que «chacun fait sa part», pensent Gladys Zolenko et Lise Beaupré. «Les alliés, ce sont nos yeux.»

Le programme ANNA comporte aussi des rendez-vous d’orientation plusieurs fois par an, pour ceux qui rejoignent une nouvelle école en cours d’année.

Outre leur rôle crucial et l’expérience glanée lors de leur année comme allié, les jeunes y gagnent un certain nombre d’heures de bénévolat, obligatoires pour la validation de leurs crédits.

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Comme quoi, avec le programme ANNA, c’est tout le monde qui ressort gagnant.

Auteur

  • Guillaume Garcia

    Petit, il voulait devenir Tintin: le toupet dans le vent, les pantalons retroussés, son appareil photo en bandoulière; il ne manquait que Milou! Il est devenu journaliste, passionné de politique, de culture et de sports.

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