Même si les Américains ont le système de santé le plus dispendieux au monde, environ 15% d’entre eux ne sont pas assurés au sens où on l’entend chez nous, les autres n’étant pas nécessairement couverts pour tous les traitements ou pour une longue hospitalisation.
Barack Obama souhaite que tous les Américains soient bientôt couverts dans un système où un assureur public s’occuperait de ceux dont ne veulent pas les assureurs privés, ou compétitionnerait carrément avec l’industrie en offrant une bonne couverture de base à tous les citoyens qui veulent s’en prévaloir. Divers projets de réforme sont étudiés et devront être réconciliés par les deux chambres du Congrès avant d’atterrir sur le bureau du président dans quelques mois.
Les Démocrates affirment qu’en plus d’améliorer le service et enfin couvrir tous les citoyens, ils vont en même temps réduire les coûts du système, ce qui paraît mathématiquement impossible. Aucun expert ne chiffre la réforme de la santé à moins d’un trillion de dollars, et plusieurs vont jusqu’à deux trillions… Des trillons que le gouvernement américain n’a pas puisque c’est déjà là son niveau (record) d’endettement annuel!
L’apparente contradiction entre des dépenses de santé supérieures et une couverture inférieure à celle des autres pays industrialisés s’explique par le coût plus élevé des poursuites judiciaires aux États-Unis, de même que par les plus gros investissements en recherche médicale, mais surtout par le fait que la majorité des Américains ne rémunèrent pas directement leurs médecins: cela relève de leur assureur; et ils ne traitent pas directement non plus avec leur assureur: cela relève de leur employeur.
Ce système s’est développé quand la contribution des employeurs au régime d’assurance-santé de leurs employés est devenue déductible d’impôts. Cette mesure visait à encourager, justement, la généralisation de cet avantage social dans l’emploi. De nos jours, cependant, un nombre grandissant de travailleurs sont des contractuels indépendants, et il est de plus en plus rare de travailler longtemps au sein de la même entreprise.