Démarrer sa propre microculture de cannabis biologique

Vincent Bédard croit avoir fait le bon choix

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Vincent Bédard de Green Culture Verte inc. dans sa salle de démarrage des plantes, où l’amélioration génétique des plantes sera suivie de près.
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Publié 08/11/2020 par Roxanne Lormand

La société évolue et l’agriculture aussi. Depuis la légalisation du cannabis en 2018, la culture et la mise en marché ont connu une hausse. Pour Vincent Bédard, de Fournier, dans l’Est ontarien, c’était l’occasion de développer une nouvelle entreprise de microculture de cannabis biologique: Green Culture Verte inc.

Son site fait à peine 200 mètres carrés et comprend trois serres de culture extérieures de cannabis. La licence de Santé Canada a été obtenue le 24 juillet dernier.

«On est vraiment limités à 200 mètres carrés. Donc on peut avoir autant de plants qu’on veut, mais on se limite à cette superficie de culture intérieure et extérieure», explique Vincent Bédard.

Rien de synthétique dans sol

Green Culture Verte produit un cannabis biologique avec zéro produit synthétique.

Vincent précise avec fierté que les plantes poussent «dans un sol vivant que nous avons fait nous-mêmes avec un mélange de bactéries et de champignons pour en faire un écosystème.»

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Aucun amendement synthétique n’est apporté en cours de croissance, le sol qui a été au préalablement bien enrichi d’éléments naturels est suffisant pour nourrir les plants.

Demande pour le cannabis biologique

Le 17 octobre marquait le deuxième anniversaire de la légalisation du cannabis au Canada. Apparemment, le taux de consommation n’a augmenté que de 2% au cours des deux dernières années.

Toutefois, la demande est bonne sur le marché et Vincent Bédard croit avoir fait le bon choix en optant pour un produit biologique.

«Depuis 2018, il y a une grande hausse pour les produits biologiques et pas seulement pour le cannabis, mais pour d’autres produits et les aliments en général ; les gens sont plus informés et veulent savoir ce qu’ils mangent. Les produits biologiques sont très demandés», justifie Vincent.

Conserver l’investissement le plus bas possible

C’est son beau-père, Marc Bercier, qui lui est, entre autres producteur de chanvre industriel dans la région, qui lui a téléphoné au début de la légalisation du cannabis.

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«Il m’a demandé si ça me tentait de commencer une entreprise de cannabis avec ma femme […] C’est quelque chose dont on avait un peu discuté. Après plusieurs rencontres et recherches, j’ai découvert que la microculture de cannabis était vraiment une option que je voulais aller explorer.»

«Chaque fois qu’une prohibition s’est terminée dans l’histoire, il y a toujours eu un boum pour les premiers qui se lancent là-dedans», soutient-il en expliquant son choix.

Changement de zonage

Bien entouré, le jeune entrepreneur a fait ses vérifications et ses démarches en vue de démarrer le projet. «En premier lieu, on a dû demander la permission à la municipalité, car on n’avait pas le bon zonage pour la culture de cannabis. J’ai présenté mon projet à tous les membres du conseil. On a eu des consultations publiques et le changement de zonage a eu lieu.»

Auparavant charpentier-menuisier pendant plus de six ans, son expérience lui a permis d’agir à titre d’entrepreneur général pour ses travaux de bâtiments et d’installations, lui permettant d’économiser ce coût.

«Pour être profitable dans le domaine du cannabis, tu dois garder ton investissement le plus bas possible», raconte Vincent, lui qui n’avait au départ aucune expérience dans le domaine.

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Une bourse du Fonds de la relève agricole franco-ontarienne 

Vincent Bédard est également lauréat cette année d’une bourse projet d’entreprise, d’une valeur de 6000 $, du Fonds de la relève agricole franco-ontarienne offerte par l’Union des cultivateurs franco-ontariens et la Fondation franco-ontarienne.

Au moment d’écrire ces lignes, Vincent estimait avoir sa première récolte au début novembre 2020. Ensuite, cet hiver, il poursuivra son travail grâce à une salle où il pourra faire pousser des plants afin d’en faire l’amélioration génétique, la préparation de semences et de plants pour l’année prochaine.

«Quand la température va être prête, on va pouvoir les transplanter dans les serres extérieures autour de mai l’an prochain», informe Vincent.

«Les gens sont plus ouverts»

«Plus on avance, plus on voit que les gens sont plus ouverts à la consommation de cannabis. Pas seulement les jeunes, mais les plus vieux aussi. On peut voir qu’on fait juste commencer à gratter la surface de ce que le cannabis peut apporter dans le côté médicinal.»

«La communauté a l’esprit un peu plus ouvert», affirme-t-il. «Souvent, je me fais interpeler dans la région par des gens qui m’arrêtent pour me féliciter de mon projet et ce que ça va apporter dans le domaine.»

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Finalement, Vincent souhaite rappeler que, «que ça soit de l’alcool ou du cannabis, il est important de toujours consommer de façon responsable!»

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