Les partisans de Barack Obama disent s’inquiéter de la tournure qu’a pris le débat national américain sur la réforme de l’assurance-santé. Les Démocrates, malheureusement, foncent dans cette entreprise sans en considérer tous les tenants et les aboutissants, ce qui n’est pas très respectueux envers ceux qui proposent d’autres alternatives au système actuel.
À la tribune du Congrès, le président a été traité de «menteur» par un représentant républicain (quand il a dit que les immigrants illégaux ne profiteraient pas du futur système). C’est sans doute là l’accusation la plus commune en politique, dans tous les pays et à toutes les époques, et elle est souvent justifiée: Clinton au sujet de Lewinsky, Bush sur l’Irak, etc. Mais cela reste chez nous du langage «non-parlementaire». L’élu républicain s’est excusé, puis a nuancé ses excuses…
S’agissant de la réforme de la santé, Obama minimise, délibérément sans doute, l’impact des changements proposés et surtout les coûts qui y seront associés, mais on ne peut pas sérieusement parler de mensonges.
L’opposition, elle, se défend d’être à la solde des milieux de l’assurance et des secteurs de l’industrie de la santé qui se sentent menacés par le projet. Ce n’est pas nécessairement un mensonge: il y a parfois convergence entre des idées et des intérêts, sans que cela invalide les idées ou criminalise les intérêts.
Des assemblées locales d’information ont viré à la foire d’insultes. Des protestataires brandissent des drapeaux soviétiques et des images d’Obama affublé d’une petite moustache hitlérienne. Les caricatures les plus charitables lui donnent les traits du Joker, l’ennemi de Batman.