Débat électoral à TFO: les Franco-Ontariens auront rarement été aussi bien informés

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Publié 27/09/2011 par François Bergeron

Les électeurs franco-ontariens ont eu l’occasion, lundi soir, de voir et d’entendre des candidats des trois principaux partis politiques s’escrimer pendant plus d’une heure sur l’économie, la santé, l’éducation et la francophonie sur les ondes de TFO, en vue du scrutin du 6 octobre prochain.

À un rythme d’enfer, le format n’allouant que des réponses de 30 secondes, la libérale Madeleine Meilleur, le conservateur Jason MacDonald et le néo-démocrate Gilles Bisson ont fait valoir leur bilan, leur programme et leur chef, reprenant généralement les arguments entendus depuis quelques semaines et qu’on réentendra certainement mardi soir lors du débat des chefs en anglais.

Les trois porte-parole avaient été désignés par leur chef respectif pour les représenter, Tim Hudak et Andrea Horwath ne parlant pas français. L’animatrice Gisèle Quenneville n’a pas eu trop de mal à modérer ce débat, ramenant gentiment les candidats sur la bonne voie quand ils s’éloignaient du sujet.

D’une façon générale, la ministre des Affaires francophones a paru la plus à l’aise et confiante face au bilan du gouvernement libéral dans tous les domaines. La députée d’Ottawa-Vanier suggérait d’ailleurs souvent aux électeurs de «continuer» sur la voie actuelle plutôt que de choisir le «changement» – mal avisé ou rétrograde, selon elle – proposé par ses adversaires.

À quelques reprises, Madeleine Meilleur a toutefois gaspillé du temps précieux pour demander à ses adversaires d’expliquer leur position sur ceci ou cela, au lieu d’exposer la sienne.

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Son voisin d’Ottawa-Sud (la circonscription du premier ministre Dalton McGuinty), Jason MacDonald, a parlé plus posément que les autres – français langue seconde oblige – mais il a passé la soirée sur la défensive, sachant que son parti, dont le site web n’a même pas de version française, a peu d’appuis chez les Franco-Ontariens.

Dans la discussion sur les services en français, il en était réduit à promettre de «respecter la loi» et il s’est acquitté tant bien que mal de sa mission d’annoncer des «décisions difficiles», jamais précisées, afin d’équilibrer le budget.

Gilles Bisson, dans son dialecte de Timmins-Baie James, s’est montré particulièrement combatif, interrompant souvent ses adversaires en pleine lancée.

Il s’est montré impitoyable envers les Conservateurs en qui, selon lui, les électeurs n’ont tout simplement pas confiance. Il a aussi trouvé le moyen de critiquer le bilan libéral en matière de francophonie, promettant de restaurer l’autorité des coordonnateurs des services en français dans chaque ministère, et de rendre le commissaire aux services en français (un poste créé par Madeleine Meilleur) imputable à l’Assemblée législative plutôt qu’à la ministre.

Lors d’un point de presse après le débat, Mme Meilleur ne s’est pas montrée fermée à cette idée. Même si le commissaire actuel, François Boileau, agit de façon relativement indépendante, le poste sera éventuellement réévalué, a indiqué la ministre. Cela n’a pas empêché M. Bisson d’affirmer que la Loi sur les services en français était devenue «un lion sans dents» et que les Libéraux ne faisaient que «tolérer» les francophones.

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Dans un autre échange animé entre Gilles Bisson et Madeleine Meilleur, qui s’en prenait au bilan de l’ancien gouvernement du NPD dans le dossier de l’éducation, le Néo-Démocrate lui a rétorqué: «Allez parler à Bob Rae, votre cousin fédéral»!

Jason MacDonald, lui, quand ses adversaires évoquaient la période houleuse et le bilan controversé du gouvernement conservateur de Mike Harris, soutenait qu’on parlait là d’«histoire ancienne».

L’Assemblée de la francophonie de l’Ontario, qui a participé à l’organisation du débat télévisé, ne prendra pas officiellement position pour l’un ou l’autre des partis d’ici le 6 octobre.

Son président, Denis Vaillancourt, rencontré à TFO lundi soir, explique que c’est une question de respect: des Franco-Ontariens étant actifs au sein des trois partis. «Le plus important», a-t-il commenté, «c’est que les électeurs francophones ont eu l’occasion de s’informer des enjeux et de se faire leur propre opinion.»

Il est possible de visionner le débat électoral francophone à partir du site web de TFO.

Auteur

  • François Bergeron

    Rédacteur en chef de l-express.ca. Plus de 40 ans d'expérience en journalisme et en édition de médias papier et web, en français et en anglais. Formation en sciences-politiques. Intéressé à toute l'actualité et aux grands enjeux modernes.

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