De l’impro «sans arbitre, sans équipe, sans limite»

La nouvelle compagnie Productions 88

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Publié 23/09/2014 par Alix Forgeot

Une nouvelle compagnie francophone a vu le jour à Toronto il y a peu. Productions 88, dont le mandat est de présenter des spectacles semi-professionnels francophones et bilingues, a lancé son premier projet: six ateliers d’improvisation de trois heures qui débuteront le 2 octobre, au Hub14, rue Markham. L’Express a rencontré Chad Vincent, l’un des cofondateurs.

À l’origine de Productions 88, il y a Chad Vincent et Vincent Francoeur, deux Québécois qui ont quitté Montréal pour Toronto il y a presque un an. L’animateur des ateliers, Chad Vincent, explique: «On est aventureux, on voulait du changement et de nouveaux défis».

Lui et son partenaire en ont relevés, puisque Vincent Francoeur a arbitré les matchs de la dernière saison des Improbables en plus d’animer pour moitié leurs pratiques, tandis que Chad Vincent, improvisateur pour la même ligue d’improvisation, a mis en scène la pièce Thé à la menthe ou t’es citron pour les Indisciplinés de Toronto, en mai dernier, et donné des ateliers de théâtre à la Toronto French School.

La conjoncture culturelle francophone à Toronto a incité les deux cofondateurs de Productions 88 à réaliser leur projet. «En ce moment à Toronto, en français, selon moi, il y a le TfT et la Tangente, en dessous il y a Scudéria, les Improbables et les Indisciplinés entre autres, et il y a de la place pour du semi-professionnel», estime-il. L’objectif de la compagnie est d’apporter quelque chose de nouveau.

«Nous ne sommes pas en concurrence avec les Improbables, puisque notre but n’est pas de bâtir une ligue d’impro avec des matchs, mais bien de créer des spectacles mensuels» où il n’y aura pas d’arbitre, ni d’équipes, ni de limites.

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Se surpasser

Avant de monter des spectacles mensuels, il faut trouver des improvisateurs. D’où l’organisation d’ateliers. Les cofondateurs attendent 20 à 25 participants par atelier. Ils recherchent des personnes ayant déjà fait de l’improvisation ou du théâtre (pas forcément en tant que professionnels) et qui ont envie de se surpasser.

Différents types d’exercices seront abordés lors de ces ateliers, en commençant par le «jeu du majeur-mineur». «Le majeur c’est ce qui est important à regarder», explique Chad Vincent. En somme c’est ce qui attire l’attention du public. Les participants devront apprendre à le prendre et à le reprendre.

Des jeux de «chœurs» sont également prévus. Il s’agit d’improviser en groupe, réussir à parler en même temps ou encore à synchroniser ses gestes avec une autre personne.

La technique vocale, le jeu clownesque, le travail sur le rythme et la créativité seront également abordés, avec comme seuls objectifs se laisser-aller dans le jeu, se dépasser et obtenir la technique et les outils nécessaires pour construire des improvisations de qualité.

Complètement marteaux

Une fois les ateliers terminés et les improvisateurs sélectionnés, les cofondateurs de Productions 88 pourront passer à l’étape supérieure avec le «Club des Marteaux», avec lequel ils se produiront mensuellement.

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Pourquoi cette référence au marteau? Tout simplement parce qu’en improvisation, ce terme désigne un «constructeur». L’objectif du club sera de bâtir à partir de peu.

Les improvisateurs devront amener des objets et créer un spectacle d’une heure et demie, voire de deux heures. «Il n’y aura pas de règles et ce sont eux également qui s’occuperont de gérer la régie et le son», note Chad Vincent.

De son côté, le public ne votera pas, mais aura la possibilité de lancer des défis aux improvisateurs. En effet, la compagnie souhaite laisser beaucoup de place aux interactions avec les spectateurs. Comme l’explique Chad Vincent: «À n’importe quel moment, il peut se passer n’importe quoi!»

Critères de sélection

«On cherche des personnes capables de construire à partir de presque rien».

La sélection se fera selon plusieurs critères, tels que la créativité, la complicité avec les autres participants, la présence scénique ou encore la technique d’improvisation.

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Une fois encore, Chad Vincent insiste: «les personnes n’ont pas besoin d’avoir fait une école». La question est de savoir «est-ce qu’elles seront capables de tenir une heure et demie sur scène?»

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