Daniel Poliquin impressionné par l’affect politique

Lévesque vs Trudeau au Prix Charles Taylor

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Publié 26/01/2010 par Guillaume Garcia

Finaliste du prix littéraire Charles Taylor pour sa biographie de René Lévesque, l’écrivain franco-ontarien Daniel Poliquin s’amuse de retrouver parmi ses concurrents l’auteur d’une biographie sur Pierre Elliott Trudeau. Il n’en fallait pas moins pour que l’entrevue dérive dans tous les sens, s’éloignant de son sujet initial qui était le prix littéraire. Rencontre atypique avec un auteur qui n’a pas sa langue dans sa poche.

Tous les critiques littéraires sont unanimes, la biographie de René Lévesque par Daniel Poliquin ne rentre pas dans les canons de l’exercice. Nous avons ici à faire à une biographie écrite par un romancier, qui explique voir des personnages en lieu et place d’hommes politiques, et du théâtre dans leurs interventions. Il raconte donc ce qu’il voit.

Ensuite, l’objectivité peut laisser à désirer, «j’aime le gars et ça paraît», lance Daniel Poliquin.

Paru en anglais et en français, deux versions qui ne sont d’ailleurs pas des traductions exactes l’une de l’autre, le livre a reçu un accueil plus que positif dans les deux communautés.

«Avec ce bouquin, j’ai découvert que l’affect politique existait, c’est extraordinaire, il faut gagner l’affect», indique l’auteur, en parlant de l’émotion que suscite encore aujourd’hui René Lévesque dans la mémoire des Canadiens.

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À l’heure où la politique canadienne ressemble à un jeu de cache-cache, son livre est en compétition pour le prix avec une autre biographie, celle d’un autre titan, Pierre Elliott Trudeau.

«Ces deux gars se sont combattus toute leur vie. Les Canadiens ont voté pour les deux parce qu’ils apportaient des choses différentes», soutient Daniel Poliquin.

Mais alors, la politique canadienne était mieux avant? Sans faire dans l’apologie de l’âge d’or, l’écrivain se lance dans un argumentaire étayé. À l’époque, on en avait besoin, le Canada c’était un pays «rough». Donc, deux titans se battaient et on les départageait. La peine de mort, le rapatriement de la Constitution… tant de combats qu’il fallait mener.

Fascination pour son sujet

On sent le type fasciné par ces deux figures de la politique canadienne. Il s’embarque dans une analyse de l’école de la dissidence, la politique minoritaire. Tous les chefs ont commencé par se former dans les réseaux minoritaires, ensuite quand ils arrivent au pouvoir, ils connaissent les ficelles.

Daniel Poliquin s’amuse du fait nationaliste québécois et n’hésite pas à parler de «truc d’adolescent». «Je trouve ça attendrissant de voir des adultes qui croient encore ça», dit-il, en précisant qu’il n’y a aucun souci pour le citer.

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La discussion s’enchaîne, désorganisée au possible, voguant au fil des anecdotes, qui peuvent souvent expliquer bien des choses. Comme le côté anti-matérialiste de René Levesque qui quitta son bureau avec «un sac Provigo» comme seul bien à remporter chez lui.

Mais pour en revenir à la politique canadienne, n’y a t-il plus aucun défi à relever? L’écologie? «Oui, c’est un combat… mais ça me fait pas bander», tout est dit.

On ne sait plus trop où en est l’entrevue… On aura appris que pour écrire un essai en anglais, faut commencer par le concret, en citation Poliquaine ça donne «en anglais faut pas niaiser avec la puck».

Un livre sur Champlain en juin

De toute manière, il doit en avoir assez de parler de son livre à force. Il l’a fait, le public l’achète, les critiques l’encensent, alors en entrevue c’est bien mieux de raconter des anecdotes drôles et pas rapport. Et moi en plus ça m’amuse.

Alors pour conclure cette entrevue qui n’en est plus vraiment une, on se raconte des histoires drôles sur l’administration française. Juste pour la route, et pour que vous ayez une idée de ce qu’on s’est raconté, je vous fais part de cette anecdote qui met en lumière tout ce qu’on sait déjà sur l’administration française:

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C’est Clémenceau qui arrive au gouvernement. Il a choisi de visiter le ministère un vendredi après-midi. Il visite, il n’y a personne, nulle part. Le directeur du personnel est furieux. Finalement, il trouve un fonctionnaire dans un bureau, en train de dormir. Le directeur dit à Clémenceau «je vais le réveiller, et on va voir ce qu’on va voir». Clémenceau le regarde et lui dit «Non, laissez-le, il pourrait partir à son tour …»

Voilà. Sinon, Daniel Poliquin sortira un livre sur Samuel de Champlain en juin. Il y aura quand même eu une question en lien avec l’entrevue. Sauvé!

Auteur

  • Guillaume Garcia

    Petit, il voulait devenir Tintin: le toupet dans le vent, les pantalons retroussés, son appareil photo en bandoulière; il ne manquait que Milou! Il est devenu journaliste, passionné de politique, de culture et de sports.

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