Cuisine et dépendances: une soirée dont on se serait bien passé

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Publié 21/05/2013 par Guillaume Garcia

Rah, qu’est-ce que les Français sont râleurs… Oui c’est bon, on le sait. Mais peu atteignent le degré de «haïssabilité» de Georges, un des personnages de la pièce d’Agnès Jaoui et de Jean-Pierre Bacri Cuisine et dépendances, co-produit par Scuderia Productions et Les Indisciplinés de Toronto. Aigri, blasé, cynique et profiteur, il plombe l’ambiance comme personne lors d’un repas entre amis.

Présentée les 29, 30 et 31 mai 2013 prochains, la pièce nous montre comment un dîner peut déraper dans les grandes largeurs. Mise en scène par Jean-Nicolas Masson, déjà metteur en scène de Art,de Yasmina Reza en octobre dernier, Cuisine et dépendances a été cherché une distribution hétéroclite pour jouer ces personnages français dont l’humour n’est pas évident de prime abord.

La situation, un couple reçoit chez lui un autre couple, qui arrive en retard, ce qui exaspère Georges, qui squatte allégrement chez les hôtes.

Cuisine et dépendances a connu un certain succès en France, remporté quatre Molière et été portée sur grand écran. «Le théâtre contemporain français c’est un théâtre de prétexte. Les problèmes sont déjà là et c’est la petite goutte qui va faire déborder le vase. On assiste à des clashes entre les personnages», indique Jean-Nicolas Masson, le metteur en scène de la pièce.

La pièce Cuisine et dépendances ne manque pas d’humour, mais il n’est pas perceptible d’emblée. Il vient au fur et à mesure des répliques. Il faut comprendre les personnages, leur passé, ce qu’ils vivent, pour prendre véritablement la mesure de ce qui se passe sur scène. Prises séparément, les répliques ne sont pas si drôles que ça. Mais lorsqu’elles s’enchaînent, le comique de la situation explose puissamment.

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«Le drame et le comique ressortent tous seuls. Il n’y a pas besoin de surjouer cela», explique Jean-Nicolas Masson.

Pour faire honneur à cette pièce, il s’est entouré de comédiens expérimentés, dont plusieurs viennent du cocon des Improbables, comme Georges Raymond, Éric Chevrette et Renée-Claude Thériault. Julien Daviau, habituer des pièces des Indisciplinés (Communicata, Les Boulingrin, La combine de Colombine, Matroni et moi) est également sur scène dans le personnage irritable de Georges et l’on découvre Isabelle de Carbonnières dans le rôle de la maîtresse de maison.

Pour Éric Chevrette, qui embarque pour la première fois dans l’aventure du théâtre communautaire à Toronto, c’est le goût de revenir sur scène avec un texte construit (contrairement à l’improvisation) qui l’a convaincu d’accepter le rôle de Fred, le frère de la maîtresse de maison, joueur et séducteur invétéré. «Je ne connaissais pas la pièce. Tous les personnages sont un peu off. Il leur manque une cellule, chacun à sa façon. C’est un beau défi de jouer Fred parce que je suis naturellement plus proche des deux autres personnages. Il faut être éparpillé et c’est intéressant de jouer un impulsif, car tu dois calculer cette impulsion, c’est un double défi.»

Renée-Claude Thériault et Georges Raymond, tous deux originaires du Nouveau-Brunswick, ont eu le défi particulier de la langue, qui au-delà de l’accent, ne correspondait pas à leur manière de faire des phrases, tout simplement, ce qui ne pousse pas à la franche rigolade.

«L’humour de la pièce, je le comprends au fur et à mesure. Mais la première fois que je l’ai lu, je ne trouvais pas ça drôle!», dit Renée-Claude, qui interprète le rôle de Charlotte, une des invités. «L’humour vient en jouant le personnage», poursuit-elle.

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«Il faut comprendre le but du personnage», ajoute Georges Raymond, qui joue le maître de maison dans la pièce.

Après avoir assisté à toute une répétition, on peut vous assurer que le public torontois devrait bien s’amuser à voir cette pièce.

C’est sûr qu’on ne se tape sur les genoux devant un comique de jeu, mais ça ne fait pas de mal de devoir réfléchir un peu avant de mériter son rire!

Renseignements

Les 29, 30 et 31 mai 2013 à 19h30 au 206 rue Beverley.
www.lesindisciplinesdetoronto.ca/billetterie/ ou scuderiaproductions.com/tickets/

Auteur

  • Guillaume Garcia

    Petit, il voulait devenir Tintin: le toupet dans le vent, les pantalons retroussés, son appareil photo en bandoulière; il ne manquait que Milou! Il est devenu journaliste, passionné de politique, de culture et de sports.

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