Rah, qu’est-ce que les Français sont râleurs… Oui c’est bon, on le sait. Mais peu atteignent le degré de «haïssabilité» de Georges, un des personnages de la pièce d’Agnès Jaoui et de Jean-Pierre Bacri Cuisine et dépendances, co-produit par Scuderia Productions et Les Indisciplinés de Toronto. Aigri, blasé, cynique et profiteur, il plombe l’ambiance comme personne lors d’un repas entre amis.
Présentée les 29, 30 et 31 mai 2013 prochains, la pièce nous montre comment un dîner peut déraper dans les grandes largeurs. Mise en scène par Jean-Nicolas Masson, déjà metteur en scène de Art,de Yasmina Reza en octobre dernier, Cuisine et dépendances a été cherché une distribution hétéroclite pour jouer ces personnages français dont l’humour n’est pas évident de prime abord.
La situation, un couple reçoit chez lui un autre couple, qui arrive en retard, ce qui exaspère Georges, qui squatte allégrement chez les hôtes.
Cuisine et dépendances a connu un certain succès en France, remporté quatre Molière et été portée sur grand écran. «Le théâtre contemporain français c’est un théâtre de prétexte. Les problèmes sont déjà là et c’est la petite goutte qui va faire déborder le vase. On assiste à des clashes entre les personnages», indique Jean-Nicolas Masson, le metteur en scène de la pièce.
La pièce Cuisine et dépendances ne manque pas d’humour, mais il n’est pas perceptible d’emblée. Il vient au fur et à mesure des répliques. Il faut comprendre les personnages, leur passé, ce qu’ils vivent, pour prendre véritablement la mesure de ce qui se passe sur scène. Prises séparément, les répliques ne sont pas si drôles que ça. Mais lorsqu’elles s’enchaînent, le comique de la situation explose puissamment.