Un manque à gagner de 171 millions $ dans le budget 2009/2010 vient de pousser la Société Radio-Canada à annoncer la suppression d’environ 800 postes à temps plein, soit 400 au réseau anglais, 335 au réseau français et 70 dans diverses autres composantes de la société. Cela correspond à environ à 8% de l’effectif de l’entreprise. L’Ontario français perd deux émissions de radio, L’Ontario aujourd’hui et Les arts et les autres, présentées respectivement par Benoit Cautin et Line Boily. Quatre postes sont supprimés à Toronto, six à Windsor, qui devient par ailleurs un centre de production.
Les réactions ne se sont pas faites attendre. Le lendemain de l’annonce du plan de restructuration, et donc de la perte des deux émissions produites à Toronto, plusieurs associations ou organismes francophones ont fait entendre leurs voix en critiquant vivement cette décision. Ces critiques sont accompagnées d‘une grande déception de la part de ces acteurs de la francophonie.
L’Assemblée de la francophonie de l’Ontario affirme que «le Canada français et en particulier l’Ontario français sont encore une fois des laissés pour compte», en parlant des coupures faite par la SRC. L’AFO va encore plus loin en dénonçant le fait que «la Société Radio-Canada se moque de la Loi sur les langues officielles, notamment des articles 41 et 42 qui exigent que tous les ministères et agences du gouvernement fédéral favorisent l’épanouissement des minorités francophones et anglophones et promeuvent la pleine reconnaissance et l’usage du français et de l’anglais dans la société canadienne».
L’AFO n’est pas seule à monter au créneau, la Fédération des communautés francophones et acadienne intervient également, par la voix de sa présidente, Lise Routhier-Boudreau: «Quand on pense, par exemple, à l’élimination de L’Ontario aujourd’hui et du 3-60 (émission acadienne), il faut se rappeler qu’on n’en a pas beaucoup, des émissions d’actualité qui parlent des réalités de nos communautés et des questions qui les intéressent».
La fédération culturelle canadienne-française déplore quant à elle une fragilisation de la couverture culturelle régionale.