Coupures à Radio-Canada: branle-bas de combat

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Publié 28/04/2009 par Guillaume Garcia

Les pétitions et autres manifestations publiques se multiplient à Toronto depuis l’annonce par Radio-Canada de la suppression de deux émissions en Ontario et de la transformation du bureau de Windsor en centre de production. Mardi 21 avril, Diane Chaperon-Lor avait invité les acteurs de la vie francophones en Ontario à exprimer leurs points de vue sur la disparition des deux émissions L’art et les autres et L’Ontario aujourd’hui. Le constat est sans appel, les coupures affaiblissent fortement la communauté francophone.

Pour la plupart des organismes, associations, institutions francophones, la suppression de deux émissions touche à la vie en Ontario puisque la culture en prend un coup ainsi que les affaires publiques.

Un mécontentement général

Ce sont un peu les deux mamelles de la francophonie en Ontario. Beaucoup avouent être dans l’expectative en espérant une solution viable et durable. Une syndicaliste de Radio-Canada et de CBC avance que les coupures régionales ne sont pas les premières effectuées et que tout cela mène à une centralisation de l’information.

On touche le cœur du problème, chacun ayant de surcroît ses propres intérêts. Certains comprennent que dorénavant l’on devra parler davantage de Windsor dans l’émission du matin de Toronto. Du coup, cela fait moins de temps pour parler du local. D’autres refusent que les nouvelles viennent de Montréal car elles ne touchent pas les auditeurs franco-ontariens. Et pour finir, les organismes culturels ressentent la suppression de l’émission Les arts et les autres comme une amputation de leur moyen de promotion et donc de leur réussite. Plusieurs acteurs de la vie francophone à Toronto ou en région ont pris la parole pour manifester leur mécontentement.

Pour Guy Mignault, directeur artistique du Théâtre français de Toronto, les coupures signifient «une perte de rayonnement local et national, une perte d’efficacité marketing, d’espace de diffusion, de ventes et de revenus générés».

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Perte de rayonnement

Marcelle Lean, directrice de Cinéfranco, appuie cette idée en affirmant que «Radio-Canada est la planche de salut» de son festival en terme de marketing et de rayonnement international. Ces propos rejoignent ceux de Valéry Vlad, président du Salon du livre de Toronto, qui insiste aussi sur le fait que le Salon «va arrêter de rayonner».

D’autres acteurs de la francophonie mettent davantage l’accent sur le rôle social que jouaient ses émissions. Jean-Pierre Boué, nouveau président de l’ACFO-TO parle de «pans de la francophonie qui s’effritent; il ne faut pas qu’ils s’écroulent.».

Marie Lalonde, de l’Association des musées de l’Ontario, trouve «qu’il est difficile de rejoindre le public sans Radio-Canada», un argument que ne reniera pas Sophie Bernier, responsable du volet culturel du Centre francophone qui regrette une «perte de moments forts avec les auditeurs».

Reste ceux pour qui Radio-Canada est un outil, comme le rappelle une membre de l’Association des enseignants franco-ontariens, pour qui le diffuseur public est un bon moyen de faire entretenir à leurs élèves l’appartenance à une communauté francophone, même si, comme le souligne un conseiller scolaire de London, peu d’émissions touchent les jeunes.

On l’aura bien compris, Radio-Canada représenterait le bras armé de la francophonie en Ontario, en tant qu’outil marketing, diffuseur public, commanditaire… et chacun a intérêt à ce que Radio-Canada perdure de manière viable. La communauté est prête à se serrer les coudes et à mettre en place des stratégies pour sauver SES émissions, il faudra pour cela travailler main dans la main avec Radio-Canada et les «gens du pouvoir élu», le Premier ministre Stephen Harper n’étant pas innocent dans tout cela selon certains, afin de trouver une solution efficace rapidement.

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Selon la Guilde, syndicat présent à la réunion, l’État pourrait tout d’abord rehausser le niveau de participation des Canadiens dans Radio-Canada, qui n’est que de 34 $ par personne alors qu’il est de près de 80 $
en Europe par exemple.

Auteur

  • Guillaume Garcia

    Petit, il voulait devenir Tintin: le toupet dans le vent, les pantalons retroussés, son appareil photo en bandoulière; il ne manquait que Milou! Il est devenu journaliste, passionné de politique, de culture et de sports.

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