Coopération commerciale Québec-Ontario: en voiture!

La 4e zone économique en Amérique du Nord après New York, la Californie et le Texas

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Publié 03/11/2009 par François Bergeron

Le Québec et l’Ontario ne sont plus seulement les deux partenaires commerciaux les plus importants l’un pour l’autre du seul fait de leur proximité géographique et de leur appartenance au même pays. Voilà qu’ils tentent d’aller plus loin que le libre-échange en instaurant un véritable régime commercial basé sur la consultation et la coopération.

Avec un produit combiné de 890 milliards $ l’an dernier, le Québec et l’Ontario représentent la 4e zone économique en Amérique du Nord après New York, la Californie et le Texas. Imaginez le potentiel de cette zone si les deux provinces pouvaient coordonner leurs efforts pour présenter au reste du monde un front uni!

C’est ce qu’est venu faire valoir à Toronto vendredi le nouveau ministre québécois du Commerce, Clément Gignac. Celui-ci participait à un forum organisé par le Toronto Board of Trade, où il a notamment souligné l’importance dans cette stratégie d’un éventuel train à haute vitesse pour le corridor Québec-Windsor, qui «changerait la donne au complet» dit-il, enthousiaste, en entrevue à L’Express après son discours. En anglais, il a parlé de «game-changer». 

Les gouvernements de Jean Charest et Dalton McGuinty, qui tenaient récemment leur deuxième conseil des ministres annuel conjoint, ont mis un peu d’argent de côté pour une énième étude de faisabilité de ce projet controversé mais plus que jamais nécessaire selon eux dans tout scénario de sortie de récession.

On en est cependant encore à éliminer les dernières entraves au commerce entre les deux provinces, comme les normes différentes pour les trains de camions sur les autoroutes, la double réglementation des professions et des métiers, ou des exigences contradictoires sur la couleur de la margarine. 

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Mais là-dessus, les progrès sont réels, selon le ministre Gignac.  Le Québec a cédé sur la couleur de la margarine… mais ses ventes de beurre ont augmenté, contrairement à ce que craignaient ses producteurs de beurre. L’Ontario va céder sur les trains de camions, qui seront désormais autorisés sur la 401 et n’auront donc pas à contourner la province par les États-Unis au départ ou en direction du Québec. 

Et dans le dossier de la mobilité de la main-d’oeuvre, le permis ontarien ou québécois de 35 professions et 26 corps de métiers, autrefois limitatif, est désormais reconnu dans les deux provinces. 

Par ailleurs, l’Ontario et le Québec ont également convenu de s’alerter chaque fois qu’elles projettent de modifier la réglementation d’une profession ou d’une industrie, afin de permettre à la province voisine d’examiner le changement proposé et de faire valoir ses objections s’il y a lieu.

C’est notamment dans le secteur biopharmaceutique qu’on verra si la nouvelle coopération Québec-Ontario est en mesure d’attirer des entrepreneurs du monde entier, avec l’établissement d’un «corridor des sciences de la vie». «Une sommité mondiale dans ce domaine pourrait, par exemple, travailler dans un laboratoire de Montréal, sauter dans le train à haute vitesse et enseigner le lendemain à l’Université de Toronto», envisage Clément Gignac avec optimisme.

Auteur

  • François Bergeron

    Rédacteur en chef de l-express.ca. Plus de 40 ans d'expérience en journalisme et en édition de médias papier et web, en français et en anglais. Formation en sciences-politiques. Intéressé à toute l'actualité et aux grands enjeux modernes.

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