Le Québec et l’Ontario ne sont plus seulement les deux partenaires commerciaux les plus importants l’un pour l’autre du seul fait de leur proximité géographique et de leur appartenance au même pays. Voilà qu’ils tentent d’aller plus loin que le libre-échange en instaurant un véritable régime commercial basé sur la consultation et la coopération.
Avec un produit combiné de 890 milliards $ l’an dernier, le Québec et l’Ontario représentent la 4e zone économique en Amérique du Nord après New York, la Californie et le Texas. Imaginez le potentiel de cette zone si les deux provinces pouvaient coordonner leurs efforts pour présenter au reste du monde un front uni!
C’est ce qu’est venu faire valoir à Toronto vendredi le nouveau ministre québécois du Commerce, Clément Gignac. Celui-ci participait à un forum organisé par le Toronto Board of Trade, où il a notamment souligné l’importance dans cette stratégie d’un éventuel train à haute vitesse pour le corridor Québec-Windsor, qui «changerait la donne au complet» dit-il, enthousiaste, en entrevue à L’Express après son discours. En anglais, il a parlé de «game-changer».
Les gouvernements de Jean Charest et Dalton McGuinty, qui tenaient récemment leur deuxième conseil des ministres annuel conjoint, ont mis un peu d’argent de côté pour une énième étude de faisabilité de ce projet controversé mais plus que jamais nécessaire selon eux dans tout scénario de sortie de récession.
On en est cependant encore à éliminer les dernières entraves au commerce entre les deux provinces, comme les normes différentes pour les trains de camions sur les autoroutes, la double réglementation des professions et des métiers, ou des exigences contradictoires sur la couleur de la margarine.