Consultations sur l’immigration francophone

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Publié 16/09/2014 par François Bergeron

Le milieu associatif francophone hors Québec s’est réjoui de l’engagement récent du ministre fédéral de la Citoyenneté et de l’Immigration, Chris Alexander, de lancer au cours des prochains mois des consultations relativement à l’immigration francophone au Canada anglais.

«Nous sommes très contents que le ministre Alexander se soit engagé à tenir des consultations pour accroître le nombre d’immigrants francophones qui s’établissent dans nos communautés», a déclaré Marie-France Kenny, présidente de la Fédération des communautés francophones et acadienne du Canada (FCFA).

«Au cours des 15 dernières années, nos communautés se sont prises en main dans ce dossier en créant des services d’accueil et d’intégration en français et surtout en mettant sur pied 13 Réseaux en immigration francophone qui travaillent dans neuf provinces et deux territoires sur le recrutement, l’accueil et l’intégration de nouveaux arrivants de langue française.»

Cependant, poursuit Mme Kenney, «nous sommes encore loin des cibles que le gouvernement du Canada et les communautés se sont fixées ensemble en matière d’immigration francophone».

5% en Ontario

L’Assemblée de la francophonie de l’Ontario (AFO) aussi a fait du dossier de l’immigration une de ses priorités, appelant notamment le gouvernement provincial à développer une stratégie d’accueil et d’intégration des nouveaux arrivants francophones privilégiant les organismes franco-ontariens.

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Avec sa cible de 5% fixée dans sa Stratégie ontarienne en matière d’immigration de 2012, la province a démontré son intérêt dans ce domaine. «Il est désormais important que les deux paliers de gouvernement se concertent et travaillent ensemble pour atteindre leurs objectifs d’accueil, d’intégration et de rétention des immigrants francophones en Ontario», a déclaré le vice-président de l’AFO, Gilles LeVasseur.

immigrationfrancophone.ca

Par ailleurs, la FCFA lançait, la semaine dernière, la nouvelle mouture de son Portail de «l’immigration francophone 2.0», à l’adresse www.immigrationfrancophone.ca.

La FCFA a travaillé tout l’été à renouveler ce portail qui s’adresse à la fois aux immigrants francophones intéressés à vivre au Canada, aux employeurs intéressés à recruter des travailleurs qualifiés à l’étranger, et aux décideurs gouvernementaux qui souhaitent en savoir plus sur tout ce qui se fait en matière d’immigration au sein des communautés de langue française en situation minoritaire.

«Le développement de l’immigration francophone dans nos communautés ne se fait plus de la même manière qu’en 2011, lorsque le premier Portail a été créé», explique Marie-France Kenny.

«Nous avions besoin d’un site flexible et de pointe qui nous permette de mieux promouvoir nos événements d’envergure, comme les tournées de liaison que nous faisons trois fois par année pour informer les employeurs sur le recrutement à l’international.»

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Le nouveau Portail mettra également l’accent sur la promotion de ce que font les 13 Réseaux en immigration francophone (RIF) à la grandeur du pays, ainsi que leurs partenaires.

Le nouveau Portail est, en outre, conçu de manière à s’afficher en résolution adaptée aux tablettes et aux téléphones intelligents.

Scepticisme québécois

Par ailleurs, l’annonce du ministre Alexander a suscité un certain scepticisme dans les médias québécois.

Le chroniqueur nationaliste Mathieu Bock-Côté a commenté sur son blogue du Journal de Montréal que ces immigrants francophones au Canada anglais s’y feront angliciser… «C’est ça, le problème, de vivre dans un pays qui est une construction idéologique artificielle et qui a décidé de censurer sa réalité sociologique et historique: il nous amène à perdre le sens de la réalité», écrit-il.

«Le Canada se donne bonne conscience en se disant bilingue d’un océan à l’autre, alors qu’il abrite plutôt deux peuples avec des cultures distinctes et consacre le pouvoir de l’une sur l’autre.»

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Selon lui, «une langue ne fonde pas sa vitalité sur le droit individuel d’être utilisée: elle a besoin d’un territoire où on la pratique, où elle est la norme de la vie courante, où elle est le symbole de pouvoir»… Or, «partout au Canada, le français régresse, et cela, non seulement parce que la démographie joue contre lui, mais parce qu’au fil de leur histoire, leur provinces anglaises ont tout fait pour qu’il disparaisse ou soit refoulé dans les marges».

Et MBC de conclure que «les immigrants francophones, plutôt que d’aller se faire angliciser dans ce qui peut rester des bourgades du Canada français, devraient s’installer au Québec, y vivre, s’y épanouir, et contribuer à l’épanouissement du seul endroit où ils pourront vivre comme francophones sans être traités à la manière de bibelots sympathiques supposés faire la preuve que dans n’importe quelle province canadienne, le français à ses droits.»

Auteur

  • François Bergeron

    Rédacteur en chef de l-express.ca. Plus de 40 ans d'expérience en journalisme et en édition de médias papier et web, en français et en anglais. Formation en sciences-politiques. Intéressé à toute l'actualité et aux grands enjeux modernes.

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