Le Dr Alain Ngouem, conseiller principal en programmes au ministère des Affaires civiques et de l’Immigration à Toronto, chargé de cours en 2010 au Département de sociologie et d’études de l’équité en éducation à l’Université de Toronto et auteur de l’ouvrage Tentative de construction d’un modèle normatif d’intégration des immigrants dans une communauté francophone en milieu minoritaire publié dans le cahier de la recherche actuelle sur l’immigration francophone au Canada lors du 12e Congrès national de Metropolis en mars 2010, était le conférencier invité du CREFO (Centre de Recherches en Éducation Franco-Ontarienne), jeudi 31 mars.
La recherche du Dr Ngouem se veut un élément déclencheur de nouvelles discussions en Ontario français portant sur le thème de l’insertion économique et socioculturelle des immigrants. Le visage de l’immigrant francophone a beaucoup changé en Ontario depuis 10 ans; les immigrants d’Afrique sub-saharienne y occupent une proportion de plus en plus importante.
Dans un contexte où multiculturalisme et assimilation se côtoient, l’étude de cas exploratoire menée par le Dr Ngouem propose trois modèles d’intégration pour les immigrants francophones résultant d’entretiens semi-dirigés et réalisés par le chercheur auprès d’une cinquantaine d’immigrants d’origine et de cultures différentes vivant à Toronto et issus de pays où la langue française est une langue officielle.
Le français comme dénominateur commun
«Il est possible de déterminer une relation inclusive et bénéfique entre les communautés francophones, anglophones et les immigrants francophones en considérant la langue française comme outil communicationnel pour tous les francophones; en invitant les communautés francophones en situation minoritaire à accepter des échanges culturels avec les immigrants; et les réseaux francophones à faire en sorte que les immigrants s’intègrent non pas uniquement à titre de consommateurs, mais en tant que membres à part entière de la communauté francophone», selon le chercheur.
«La langue française, en plus de servir comme outil communicationnel pour tous les francophones, peut aussi participer à la dynamique de la pluralité identitaire et culturelle.