Coalition Avenir Québec: c’est parti!

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Publié 22/11/2011 par François Bergeron

Le mouvement connu sous le nom de Coalition pour l’avenir du Québec, lancé il y a moins d’un an par l’ancien ministre péquiste François Legault et l’homme d’affaires Charles Sirois, est devenu officiellement la semaine dernière un parti politique, la Coalition Avenir Québec.


Ce nouveau parti, ni souverainiste, ni fédéraliste (car «ni le renouvellement du fédéralisme ni l’accession du Québec à la souveraineté ne sont possibles dans le contexte actuel ou dans un avenir prévisible», lit-on dans le Plan d’action de la CAQ), profite déjà de sondages d’intentions de vote surréalistes montrant qu’il déclasserait le Parti québécois de Pauline Marois et qu’il pourrait peut-être battre le gouvernement libéral de Jean Charest.


Des élections au Québec ne sont cependant prévues qu’à la fin de 2012 ou en 2013, ce qui représente une éternité en politique. La plupart des commentateurs restent prudents dans leurs pronostics, se bornant à constater la «volatilité» de l’électorat québécois, qui s’est d’abord manifestée aux élections fédérales du 2 mai dernier par la cuisante défaite du Bloc québécois aux mains du NPD.


Gauche ou droite?

On ne s’entend même pas sur l’enseigne – «gauche efficace» ou «droite éclairée» – où logerait la CAQ, ce qui ferait son affaire puisqu’elle affirme que les Québécois sont «divisés par les étiquettes», et qu’elle prétend vouloir «sortir des sentiers battus» malgré «le cynisme ambiant».


Des rumeurs de fusion ou d’annexion de l’ADQ (Action démocratique du Québec) de Gérard Deltell à la CAQ de François Legault vont bon train et suscitent d’ailleurs de nouvelles dissensions au sein de l’ancien parti de Mario Dumont, qui commençait tout juste à se remettre d’un congrès au leadership catastrophique, mais dont la situation financière resterait précaire.


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La CAQ propose une vingtaine d’actions appelées à constituer le coeur de son programme électoral. Les plus médiatisées sont le plafonnement de l’immigration (pour déployer de nouvelles mesures de francisation et d’intégration) et une importante hausse du salaire des enseignants (ceux-ci seraient toutefois mieux évalués), financée par les économies réalisées par l’élimination des commissions scolaires.


De la même façon, en santé, les «caquistes» veulent abolir certaines structures afin de dégager du financement pour les cliniques et les hôpitaux, réduire le coût des médicaments et garantir un médecin pour chaque famille.


En économie, on propose – tenez-vous bien! – de «créer davantage de richesse au Québec»… Pour ce faire, on souhaite «développer davantage la culture entrepreneuriale», notamment en mettant à contribution la Caisse de dépôt et de placement qui, présentement, investirait «trop peu pour soutenir nos entreprises». C’est la même Caisse qui a perdu 40 milliards $ dans la crise de 2008, non?

La CAQ propose de «mettre fin à la spirale de l’endettement public» en consacrant au remboursement de la dette les nouvelles redevances sur les ressources naturelles.
 Mais le contrôle ou la limitation des dépenses publiques brillent par leur absence dans ce Plan d’action de la CAQ, ce qui amène plusieurs commentateurs et des groupes comme le Réseau Liberté-Québec à finalement classer le nouveau parti à la gauche plutôt qu’à la droite du centre politique québécois.

Enfin, au moment où, après des mois de tergiversations, le gouvernement vient de lancer une enquête sur l’industrie de la construction, le parti de François Legault propose un «grand ménage» de la vie publique, entre autres pour éliminer la collusion dans l’octroi des contrats gouvernementaux en créant un poste de commissaire à l’intégrité.

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Trois partis souverainistes!

Par ailleurs, avec la récente entrée en scène d’Option nationale, le parti du député Jean-Martin Aussan, qui a claqué la porte du PQ cet été, le Québec compte maintenant trois partis souverainistes… au moment où les sondages indiquent que l’idée de la souveraineté n’a jamais suscité aussi peu d’enthousiasme.


Option nationale propose que le gouvernement du Québec adopte l’ensemble des lois en application sur son territoire, instaure un seul rapport d’impôts au Québec et signe lui-même tous ses traités… et qu’ensuite seulement une constitution soit soumise à l’approbation du peuple par référendum.


Le Centre étudiant de recherche et d’action nationale (Université du Québec à Montréal) organise d’ailleurs le 24 novembre un premier débat «sur les stratégies et modes d’accession à l’indépendance du Québec» entre des représentants d’Option nationale (Aussant), de Québec solidaire (François Saillant) et du Parti québécois (Bernard Drainville).


Contrairement à la CAQ, ces trois partis ont le mérite d’avoir déjà au moins un député à l’Assemblée nationale. Cela pourrait toutefois changer si trois députés indépendants (un ancien péquiste et deux anciens adéquistes) et/ou les quatre adéquistes, rejoignaient les rangs de la CAQ.

Auteur

  • François Bergeron

    Rédacteur en chef de l-express.ca. Plus de 40 ans d'expérience en journalisme et en édition de médias papier et web, en français et en anglais. Formation en sciences-politiques. Intéressé à toute l'actualité et aux grands enjeux modernes.

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