Clin d’oeil de la Franco-Fête à Haïti: deux voix au service d’un peuple

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Publié 08/06/2010 par Guillaume Garcia

À partir de cette année, le samedi 12 juin à Harbourfront, et pour les prochaines éditions de la Franco-Fête, l’équipe organisatrice a décidé de mettre sur pied une section Clin d’oeil, qui promouvra les artistes d’un pays francophone. Pour l’événement 2010, Haïti sera à l’honneur grâce à deux représentants canadiens qui ont leurs racines dans l’île des Caraïbes, Sara Rénélik et Wesley Louissaint du groupe Wesli.

Wesley Louissaint s’est fabriqué sa propre guitare à l’âge de neuf ans à l’aide d’un bidon et de cordes de nylon. Son frère avait quant à lui bidouillé une basse de la même manière et après les avoir amplifiés en les branchant sur des transistors, ils se sont mis à jouer ensemble. Leur père, guitariste, gagnait sa vie en jouant, pas question donc de toucher à son instrument si précieux. Malheureusement, pour l’anecdote, la guitare et la basse faites main ont disparu pendant le séisme qui a frappé l’île en début d’année.

Depuis 2001, Wesley vit à Montréal et jouit d’une belle réputation. On le qualifie de révélation des dernières années. Très influencé par le monde du reggae, il propose un son reggae-roots très percutant, qu’il assaisonne de parole en français, anglais, mais le plus souvent en créole. «Quand je veux parler des problèmes sociaux, économiques, je le fais en créole. Avec cette langue, tu peux bien chanter et toucher les gens. Le français est une langue très difficile à chanter», explique le leader du groupe Wesli.

Après avoir commencé à chanter dans une chorale de gospel, Wesley se met à jouer avec plusieurs groupes en Haïti et se taille une belle réputation de guitariste et arrangeur sonore. Il est invité au Festival de jazz de Montréal ainsi qu’aux Francofolies, c’est comme ça qu’il découvre cette ville et choisit de s’y installer. «Mais je ne l’avais vu qu’en été avant de décider d’y habiter. Je ne savais pas comment était l’hiver!», indique-t-il avant de partir dans un éclat de rire.

De guitariste, il passe progressivement à la chanson, «timidement». «Je me suis dit que j’allais chanter mes tounes à moi puisque personne ne pourrait les chanter comme je veux», explique Wesley.

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Il est venu au reggae «presque par hasard» avance-t-il. «Ma voix sonnait bien en reggae, c’était pas «je veux chanter du reggae!»

Sara Rénélik

Wesley ne sera pas tout seul à représenter Haïti lors de ce premier Clin d’oeil de la Franco-Fête, une autre artiste montréalaise, née au Canada, partage l’affiche de cette nouvelle section avec le guitariste.

Sara Rénélik pratique la danse, la chanson et la chorégraphie avec le même plaisir. Si aujourd’hui sa carrière a décollé dans la musique, la danse transparaît toujours dans sa manière d’être sur scène. «Ça prend une grande place dans ma vie, et cela se manifeste sur scène», explique-t-elle.

Propulsée sur le devant de la scène après une tournée en compagnie de Céline Dion, Sara a longtemps partagé le feu des projecteurs avec d’autres, avant de se lancer dans une carrière solo. «J’écris depuis toute petite, mais il fallait que je sois prête», analyse l’artiste.

Découverte en Ontario lors d’un Contact ontarois, elle se voit offrir l’opportunité de participer à la Franco-Fête 2010 et accepte. Ce n’est que par la suite qu’elle apprend qu’elle fait partie de la section Clin d’oeil à Haïti.

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«Ce fut une agréable surprise», dit-elle Sara Rénélik s’implique beaucoup dans la communauté haïtienne et a fait de nombreux voyages sur l’île où elle puise ses racines. «Je suis la moitié du temps au Canada et l’autre en Haïti.»

Elle était là-bas quand le séisme a frappé l’île et après être vite rentrée au Canada, elle est repartie un mois pour aider la population et faire un inventaire de tout ce dont avaient besoin les habitants.

En 2006, elle rêvait de pouvoir jouer en Haïti un jour, son voeu s’est depuis réalisé et nul doute qu’elle gardera ce souvenir ancré en elle à jamais.

Horaires des concerts

Sara Rénélik: Redpath Stage. 17h30 – 18h30
Wesli: Sirius Stage. 20h – 21h

Pour tous les détails de la programmation, visitez www.franco-fete.ca

Auteur

  • Guillaume Garcia

    Petit, il voulait devenir Tintin: le toupet dans le vent, les pantalons retroussés, son appareil photo en bandoulière; il ne manquait que Milou! Il est devenu journaliste, passionné de politique, de culture et de sports.

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