À partir de cette année, le samedi 12 juin à Harbourfront, et pour les prochaines éditions de la Franco-Fête, l’équipe organisatrice a décidé de mettre sur pied une section Clin d’oeil, qui promouvra les artistes d’un pays francophone. Pour l’événement 2010, Haïti sera à l’honneur grâce à deux représentants canadiens qui ont leurs racines dans l’île des Caraïbes, Sara Rénélik et Wesley Louissaint du groupe Wesli.
Wesley Louissaint s’est fabriqué sa propre guitare à l’âge de neuf ans à l’aide d’un bidon et de cordes de nylon. Son frère avait quant à lui bidouillé une basse de la même manière et après les avoir amplifiés en les branchant sur des transistors, ils se sont mis à jouer ensemble. Leur père, guitariste, gagnait sa vie en jouant, pas question donc de toucher à son instrument si précieux. Malheureusement, pour l’anecdote, la guitare et la basse faites main ont disparu pendant le séisme qui a frappé l’île en début d’année.
Depuis 2001, Wesley vit à Montréal et jouit d’une belle réputation. On le qualifie de révélation des dernières années. Très influencé par le monde du reggae, il propose un son reggae-roots très percutant, qu’il assaisonne de parole en français, anglais, mais le plus souvent en créole. «Quand je veux parler des problèmes sociaux, économiques, je le fais en créole. Avec cette langue, tu peux bien chanter et toucher les gens. Le français est une langue très difficile à chanter», explique le leader du groupe Wesli.
Après avoir commencé à chanter dans une chorale de gospel, Wesley se met à jouer avec plusieurs groupes en Haïti et se taille une belle réputation de guitariste et arrangeur sonore. Il est invité au Festival de jazz de Montréal ainsi qu’aux Francofolies, c’est comme ça qu’il découvre cette ville et choisit de s’y installer. «Mais je ne l’avais vu qu’en été avant de décider d’y habiter. Je ne savais pas comment était l’hiver!», indique-t-il avant de partir dans un éclat de rire.
De guitariste, il passe progressivement à la chanson, «timidement». «Je me suis dit que j’allais chanter mes tounes à moi puisque personne ne pourrait les chanter comme je veux», explique Wesley.