Cinéfranco pourrait disparaître

Cinéfranco pourrait disparaître… à moins qu’il ne soit récupéré par Hot Docs.

C’est ce qu’a confié cette semaine à L’Express la fondatrice et directrice du festival torontois du film francophone, Marcelle Lean. Le festival, qui en était à sa 18e édition en avril dernier, est un succès critique et un succès de foule, mais pas un succès financier.

«Cette année 2015 a été une excellente année pour la fréquentation des films avec toujours près de 7000 élèves et leurs accompagnateurs pour le programme jeunesse, et entre 5000 et 6000 personnes pour le grand public», précise-t-elle en entrevue à L’Express.

«Les revenus étaient moins brillants par contre, surtout pour le grand public, car nous nous sommes fait aider par le cinéma Bloor Hot Docs, qui nous avait conseillé de faire des prix abordables pour augmenter la fréquentation… Le plan avait réussi en partie!»

Marcelle Lean vient tout juste de poser ses bagages après un voyage à Istanbul, Vienne et Budapest… «Cela faisait au moins 20 ans que je n’avais pris de vacances sans être obsédée par Cinéfranco.»

Ces dernières années, le festival a aussi perdu plusieurs commanditaires privés et a fonctionné avec quelques subventions gouvernementales (Patrimoine canadien et la Fondation Trillium), mais son principal leveur de fonds privés ne veut plus refaire l’expérience.

«J’ai du mal à maintenir un semblant de personnel, donc la situation 2016 est très critique», dit-elle.

«Nous avons une chance de nous en tirer si Hot Docs nous ‘achète’ pour 1 dollar symbolique.» Des négociations ont été amorcées à la fin du mois de mai avec le festival de documentaires associé au cinéma de la rue Bloor. «Nous en saurons plus sur les conditions d’ici le début du mois de juillet.»