Ces Torontois qui ne jurent que par Citroën

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Publié 18/09/2012 par Guillaume Garcia

Ils se rassemblent une fois par mois. Le temps de partager un moment entre amateurs de belles voitures, de discuter d’un problème mécanique, ou bien de se renseigner sur les papiers à faire pour importer une voiture. Eux, ce sont les membres du Citroën Autoclub Canada.

Leur passion pour ces voitures classiques est maladive, la plupart des membres sont incollables sur l’histoire de la marque aux chevrons. L’Express est parti à la rencontre de ces Canadiens fanatiques de Citroën lors de leur dernier rendez-vous estival sur le stationnement d’un restaurant à High Park.

Corédacteur de la revue CitroënEnvie et président de l’Amicale Citroën Internationale, John McCulloch est un fana d’automobile depuis l’âge de quatre ans. Lors de ses études, un de ses professeurs lui montre une Safari, un modèle de la fameuse DS mais en hatchback.

«J’ai vraiment été impressionné par toute cette voiture. Citroën c’est le génie de la conception des automobiles.»

Jamais repeinte en 50 ans

Depuis une vingtaine d’années, ce professeur de latin a acheté 1 DS spéciale, une traction, trois 2 CV, une Ami 6 et une fourgonnette. Quand on aime, on ne compte pas!

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Sa traction, voiture avec laquelle il est venu au rendez-vous mensuel du club, n’a jamais été repeinte depuis près de 50 ans. S’il reconnaît que l’attirance pour la 2 CV vient directement du fait qu’elle est mignonne, John McCulloch explique également que du côté mécanique, Citroën ça tient la route!

«En DS, tu peux rouler à 70 km/h et tourner, grâce à leur suspension particulière.»

Pour l’histoire, sa première DS a été achetée à «un mec de la CBC qui avait un modèle américain».

Dans sa traction, voiture symbole de la Gestapo, puis de la Résistance pendant la Seconde Guerre mondiale, John peut rouler jusque 100km/h.

Des erreurs de marketing

Connaissant Citroën, une marque pas très connue ici, sur le bout des doigts, le spécialiste indique que si la marque n’a pas fonctionné ici, c’est qu’elle n’a pas écouté ses concessionnaires lors de son implantation et a rendu le processus pour acquérir une DS trop complexe, ce qui a nui aux ventes, alors que les voitures disponibles se vendaient plutôt bien.

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«Le prix était aussi une limite. Pour le même prix, on pouvait acheter une Cadillac. Quand un Américain a le choix entre une DS et une Cadillac…»

Le président de l’amicale Citroën internationale estime que 2500 voitures de la marque roulent encore aujourd’hui en Amérique du Nord.

Il conclut son exposé en disant, d’un ton rieur, à propos du design et de l’innovation de ses voitures préférées: «Au bout d’un moment on s’aperçoit qu’il y a deux sortes d’autos, les Citroën, et les autres!»

Une automobile d’été

De son côté, Herns Pierre-Jérôme forme un couple stable avec les DS depuis 1968, date à laquelle il a acheté sa première voiture à Montréal. «J’ai toujours connu des 2 Cv et des Traction. Quand je suis arrivé à Montréal, la DS était disponible. C’était une DS 19. Je n’ai eu que des DS mais depuis 1984 je ne les conduis que l’été.»

Il possède désormais trois de ces voitures qui ont fait l’image de la France pendant les Trente glorieuses. «Je fais des balades vers Niagara, on va au rendez-vous Citroën, dans l’État de New-York. En moyenne je fais 1500 km par an avec ces voitures.»

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À noter que si sa première DS lui a coûté moins de 4000 $, aujourd’hui une DS en état coûte plus de 20000$.

Mécanicien de voitures françaises

Toutes ces voitures ne seraient pas au top de leur forme s’il n’y avait pas à Toronto quelqu’un qui savait si bien les bichonner. Depuis 2006, cette personne c’est Bernard Laborde.

Expert en mécanique des voitures françaises, fils de garagiste, ce Français est arrivé au Canada au milieu des années 2000. Auparavant il avait déjà contacté le Citroën Autoclub Canada pour obtenir des renseignements sur l’importation d’une voiture. Car le bonhomme ne serait pas parti de France dans sa DS!

Ses talents se sont faits rapidement connaître à travers la petite communauté des 150 membres du club et il vit aujourd’hui sa passion de toujours qui était de devenir mécanicien.

En plus de son garage, chez lui, Bernard se déplace chez les autres pour réparer ces petits bijoux de Citroën. «J’ai du travail six mois à l’avance!» Ce qui l’intéresse sur les vieilles voitures? La mécanique. «À l’époque il n’y avait pas d’ordinateur. C’est de l’art! Le design de la DS est extraordinaire. C’est de la bidouille, mais de la bidouille intelligente!»

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Une des voitures préférées de Bernard, la Citroën SM. Sur ce sujet, il est intarissable. Il s’agit d’une sorte de DS raccourcie avec un moteur V6 de Maserati. Voiture grand tourisme par excellence, elle a subit de plein fouet les crises pétrolières des années 70 en Europe, mais s’est taillée une belle réputation aux États-Unis.

Auteur

  • Guillaume Garcia

    Petit, il voulait devenir Tintin: le toupet dans le vent, les pantalons retroussés, son appareil photo en bandoulière; il ne manquait que Milou! Il est devenu journaliste, passionné de politique, de culture et de sports.

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