Dans le parfait sillage du procès Shafia, Raymonde Provencher, réalisatrice de documentaires, présente aux Hot Docs son dernier film intitulé Ces crimes sans honneur. Très volubile sur la question du droit des femmes, Raymonde avait pressenti qu’un tel drame s’en venait au Canada et espère que son film servira à éduquer les Canadiens, tous les Canadiens.
Voilà cinq ans que Raymonde Provencher a décidé de se pencher sur la question des crimes d’honneur. Elle a vu le phénomène déferler sur l’Europe et les vieux pays d’immigration comme l’Allemagne et l’Angleterre sans que le Canada commence à se demander si cela allait finalement arriver chez lui.
Tous les pays touchés
«Moi je potasse ces dossiers depuis toutes ces années et je sais que si ça se passe là-bas ça va finir par arriver ici. Quand j’ai fait mes recherches en Turquie, j’ai entendu parler de cas en Allemagne et je savais donc que si ça pouvait arriver en Allemagne ça pouvait arriver partout. Je voulais donc inclure le Canada dans le documentaire parce que ça suit le chemin de l’immigration.»
Dans le documentaire, le spectateur peut suivre plusieurs personnages, au Canada, en Suède et en Allemagne. Avant le procès Shafia, c’est la Suède qui avait fait les manchettes internationales avec le meurtre par son père de la jeune Fadime, alors même qu’elle s’était rendue au Parlement suédois et avait prévenu l’opinion publique du risque qu’elle encourait.
Son assassinat fit l’effet d’une bombe et a ouvert les yeux aux pays d’immigration sur les risques à ne pas se mêler des affaires privées des différentes cultures présentes sur leur territoire.