«Ceux qui voudraient utiliser le pouvoir de l’État pour restreindre la liberté et la liberté d’expression religieuse des femmes se livrent à la même impulsion répressive qu’ils disent condamner», affirmait Justin Trudeau, lors de son discours prononcé à l’occasion du 20e anniversaire de l’Institut d’études canadiennes de McGill, lundi 9 mars dernier.
Le chef libéral semble tenir un langage des années 70 – était-il déjà né à cette époque? – alors que j’étais étudiante en Droit à l’Université Laval. Tandis que son père, feu Pierre E. Trudeau, était premier ministre du pays, au même moment que notre période économique de vaches grasses, mais aussi la percée du mouvement féministe au Québec.
Pour certains, le gouvernement Trudeau paraissait visionnaire et avant-gardiste, pour d’autres il était perçu comme un gouvernement ultra conventionnel de droite. Mais malgré la controverse, le premier ministre avait de grands idéaux, dont le multiculturalisme et la protection des droits et libertés des Canadiens, qui sont devenus loi et charte.
Aujourd’hui, Justin Trudeau ressasse les mêmes idées que son père quatre décennies plus tard. Mais le monde a avancé. Oui, on est d’accord avec l’inclusion des nouveaux immigrants, mais pas au prix de leur désengagement politique.
«C’est une plaisanterie cruelle que de dire que vous libérez le peuple de l’oppression en dictant en droit ce qu’ils peuvent et ne peuvent pas porter», déclarait Justin Trudeau dans le même discours.
Il me semble que ce n’est pas le vêtement que porte un nouvel immigrant ou une nouvelle immigrante qui importe, mais plutôt sa capacité de pouvoir s’épanouir pleinement au sein de notre démocratie, tant sur les plans social, économique que politique et ce, pour garantir le développement durable du pays.