C’est vraisemblablement au début de septembre que les Québécois iront aux urnes.
Le Parti libéral de Jean Charest a déjà choisi ses 125 candidats, qui sont passés chez le coiffeur et le photographe. Une véritable manne de nouvelles dépenses publiques tombe sur les régions. Plusieurs ministres – dont quelques grosses pointures comme Michelle Courchesne – ne se représentent pas, soit pour passer le flambeau à d’autres dans l’ordre naturel des choses, soit parce qu’ils sont certains d’être battus dans leur circonscription, soit par écoeurement face à la dégradation du débat politique depuis plusieurs mois.
Car le «printemps érable», avec ses carrés rouges et ses casseroles, ses «grèves» étudiantes improductives et son grabuge nihiliste, ne passera pas à l’histoire comme le soulèvement héroïque d’un peuple opprimé.
Récemment, une porte-parole de la CLASSE (Coalition large de l’Association pour une solidarité syndicale étudiante, qui veut imposer son mode de fonctionnement, la «démocratie directe», à l’ensemble de la société), a déclaré que son groupe, à l’origine des plus grandes manifestations des derniers mois à Montréal et ailleurs au Québec, n’allait pas nécessairement «reconnaître» le résultat des prochaines élections. «On verra», a-t-elle dit… comme si on était en Égypte, où l’armée contrôle encore la constitution, au Vénézuéla, où les médias d’opposition sont persécutés, ou peut-être en Corée du Nord, une dictature hermétique.
La chef du Parti québécois, Pauline Marois, devrait condamner de tels écarts de langage. Dans quelques mois, c’est peut-être elle qui fera face à ces pseudoRobespierre qui douteront de sa légitimité et qui se prétendront les vrais représentants de la jeunesse québécoise, sinon du mythique «99%» de la population.