Comme dirait l’imam Husain Patel, porte-parole du Conseil canadien des théologiens musulmans: «en ville, on ne parle plus que de ça. C’est dans tous les médias torontois: les journaux, la télévision, même les enfants ici en discutent entre eux.»
La publication de 12 caricatures du prophète Mahomet dans le quotidien danois Jyllands-Posten a provoqué une déferlante de manifestations dans le monde musulman. Ces dernières ont été pacifiques ou violentes, selon les pays et les régions. Quelles sont les répercussions de ces mobilisations massives au Canada?
La Ville-Reine est, pour sa part, loin des réactions parfois sanguinaires qui ont fini par coûter la vie à une dizaine de personnes, en majorité des manifestants, à travers le monde.
Lettres à la rédaction, condamnations unanimes des dessins et manifestations pacifiques: les musulmans de Toronto ont préféré la voie du dialogue pour exprimer leur indignation face à la publication des caricatures reproduites par la presse européenne.
Un millier de manifestants dans les rues
Tout s’est déroulé dans le calme: pas de drame, ni le moindre incident en centre-ville, devant le consulat danois. Samedi dernier, un nombre estimé de 1 300 à 1 500 manifestants y ont défilé en chantant des hymnes de paix, ou encore des louanges à la gloire du prophète.
«Les musulmans devraient s’élever contre ce qui s’est passé: écrire des lettres, manifester, faire entendre leur voix de façon pacifique, a fait valoir l’imam Husain Patel à ce propos. On parle de -liberté de la presse, mais si cette -libre expression encourage la haine, elle ne devrait pas être autorisée.»