Canadien = bilingue

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Publié 11/12/2007 par François Bergeron

Un jour, Statistique Canada va rapporter qu’il ne reste plus aucun francophone à l’extérieur du Québec. Pourtant, nos conseils scolaires continueront d’ouvrir de nouvelles écoles, nos Théâtres français feront salle comble, et L’Express sera un quotidien.

Comment ça? Parce que l’agence fédérale, qui vient de publier les résultats de son recensement de 2006, mesure la «première langue officielle parlée». Peu de francophones, à Toronto, Vancouver ou Halifax, peuvent prétendre que le français est leur première langue parlée: nous travaillons presque tous en anglais et notre conjoint(e) est souvent anglophone.

Il y a un peu plus d’anglophones au Québec (995 000) que de francophones hors Québec (975 000). Il a toujours été plus facile d’être anglophone au Québec que francophone au Canada anglais.

Ce sont toujours les francophones, en raison de leur situation minoritaire en Amérique du Nord, qui sont bilingues, qui lisent autant en français qu’en anglais, qui profitent des deux cultures – tant mieux – tandis que les anglophones majoritaires sont plus souvent unilingues, fermés, ils ne sauront jamais ce qu’ils manquent.

Dans tout le pays – c’est-à-dire incluant le Québec – on trouve quelque 7 millions de francophones, soit 110 000 de plus qu’au dernier recensement en 2001. Mais leur proportion de la population canadienne diminue en raison de la forte immigration (250 000 personnes par année) provenant de pays asiatiques comme la Chine, l’Inde, le Pakistan, les Phillipines.

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Le taux de bilinguisme des anglophones et des allophones continue d’augmenter, surtout au Québec, mais pour la première fois il diminue chez les jeunes adultes anglophones: échec du système scolaire? immigration hors de contrôle? manque d’incitatifs au bilinguisme? appui déficient aux arts et à la culture?

La Fédération des communautés francophones et acadienne (FCFA) réclame des gouvernements (fédéral surtout) un «coup de barre» (…) «pour développer des milieux de vie en français accessibles et intéressants pour les francophones et les francophiles». Le diable est dans les détails, comme on dit en latin…

Commençons par appliquer plus strictement la Loi sur les langues officielles: dans l’embauche de tous les hauts fonctionnaires, juges, diplomates, commandants militaires, etc. Puis, étendons son champ d’application aux associations (pas de charte «nationale» ni de subvention sans bilinguisme), aux universités (pas de diplôme sans bilinguisme), à l’immigration (pas de citoyenneté canadienne sans bilinguisme), à la politique (pas de candidature unilingue, au moins au fédéral). Tout ce qui se prétend «national» au Canada, tous les symboles, tous les porte-parole, devraient être bilingues.

Auteur

  • François Bergeron

    Rédacteur en chef de l-express.ca. Plus de 40 ans d'expérience en journalisme et en édition de médias papier et web, en français et en anglais. Formation en sciences-politiques. Intéressé à toute l'actualité et aux grands enjeux modernes.

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