Le Printemps arabe s’est aussi fait sentir à Djibouti, petit pays francophone de la corne d’Afrique qui abrite surtout des bases militaires américaines et françaises, mais dont la grande majorité des quelque 750 000 habitants restent très pauvres et surtout privés de démocratie.
C’est ce que déplorent des membres de la diaspora djiboutienne, dont plusieurs se retrouvent au Canada, à Toronto. Quelques-uns d’entre eux sont passés la semaine dernière aux bureaux de L’Express pour un premier contact avec la francophonie torontoise.
«Suite à des manifestations, le président Ismaïl Omar Guelleh prétend avoir fait preuve d’ouverture en offrant 20% des sièges du Parlement à l’opposition», raconte le porte-parole torontois de cette opposition, Abdirahman. «Nous avons remporté 80% des suffrages aux élections», affirme-t-il. «Plutôt que de se contenter de ces 20% de sièges réservés, nous avons créé notre propre Parlement parallèle, illégal.»
Selon ce représentant torontois de l’USN (Union pour le salut national), ce mouvement rassemble les sept principaux partis d’opposition à Djibouti. Mais il vit dangereusement en raison de la répression du régime, qui aurait beaucoup augmenté ces derniers mois.
L’USN reste toutefois un mouvement pacifique, assure-t-il. «La consigne est toujours de ne pas résister aux forces de l’ordre pour ne pas provoquer de bain de sang.»