Budget fédéral: des Conservateurs plus gentils que prévu

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Publié 03/04/2012 par François Bergeron

La Fédération des communautés francophones et acadiennes du Canada (FCFA) se dit satisfaite de lire, dans le budget fédéral 2012-2013, que les investissements du gouvernement fédéral en matière de langues officielles à Patrimoine canadien et ceux de la Feuille de route pour la dualité linguistique 2008-2013 seront maintenus à leur niveau actuel.

La présidente Marie-France Kenny rappelle toutefois que les communautés «comptent sur une variété de programmes dans diverses institutions fédérales pour appuyer leur développement: il reste à savoir comment le budget affectera les fonds dans des ministères comme Ressources humaines et Développement des compétences, Santé Canada, Citoyenneté et Immigration Canada ou les agences régionales de développement économique».

La Fédération tient également à s’assurer que, malgré les réductions de personnel dans les institutions fédérales (19 200 postes touchés), celles-ci demeureront en mesure de livrer les services aux citoyens et aux citoyennes dans les deux langues officielles.

Enfin, la Fédération est préoccupée par l’ampleur des compressions (10% de son budget) que devra absorber CBC/Radio-Canada. «Il est certain que quand on parle de la capacité des francophones de s’informer et de vivre dans leur langue, Radio-Canada joue un rôle de premier plan», souligne Marie-France Kenny.

Le ministre Jim Flaherty a présenté le 29 mars un budget 2012-13 de 276 milliards $, assorti d’un plan pour réaliser des surplus permettant de commencer à rembourser la dette de plus de 600 milliards $ (34% du PIB) en 2015-2016, une année électorale. Les dépenses publiques vont cependant continuer d’augmenter en chiffres absolus, ce qui ne fait pas de ce premier budget du gouvernement conservateur majoritaire de Stephen Harper l’exercice d’austérité redouté dans plusieurs milieux.

Le gouvernement Harper prend cependant certaines mesures qui, à long terme, limiteront les dépenses publiques et permettront même d’en réduire l’importance par rapport au PIB. Entre autres, l’âge d’admissibilité aux prestations de la retraite est reporté de 65 à 67 ans pour les gens âgés aujourd’hui de 54 ans et moins.

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Même la Défense et la Sécurité publique, deux ministères fétiches des Conservateurs, voient leurs budgets respectifs comprimés de quelques centaines de millions de dollars. Par contre, des obstacles à l’exploration et au développement des ressources, comme la durée des évaluations environnementales, seront aplanis.

Le gouvernement mise sur une croissance annuelle d’environ 2% du PIB pour le reste de la décennie, ce qui serait déjà meilleur qu’aux États-Unis et en Europe.

Au Parlement, les quatre partis d’opposition ont bien sûr dénoncé plusieurs aspects du budget, affirmant notamment que ce sont les provinces qui paieront le prix du retour à l’équilibre budgétaire du gouvernement fédéral.

L’opposition officielle, le NPD, a rappelé que le report de l’âge de la retraite ne figurait pas dans la plateforme électorale conservatrice, au printemps dernier. Les transferts en santé, même s’ils continueront d’augmenter de 6% pour les cinq prochaines années, seront par la suite réduits de 3%. «C’est une énorme trahison», a lancé le nouveau chef néo-démocrate Thomas Mulcair.

Auteur

  • François Bergeron

    Rédacteur en chef de l-express.ca. Plus de 40 ans d'expérience en journalisme et en édition de médias papier et web, en français et en anglais. Formation en sciences-politiques. Intéressé à toute l'actualité et aux grands enjeux modernes.

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