Le gouvernement libéral de l’Ontario – la province la plus touchée par la récession et par la restructuration du secteur manufacturier – empruntera des dizaines de milliards de dollars au cours des sept prochaines années pour investir dans les infrastructures et la formation professionnelle, tout en réduisant le fardeau fiscal des entreprises et des particuliers dans le but de stimuler l’activité économique.
Dans son budget 2009-2010, mais dont les projections vont jusqu’en 2016, déposé jeudi dernier, le ministre des Finances Dwight Duncan annonce aussi la fusion des taxes de ventes provinciale (8 %) et fédérale (5 %) à partir du 1er juillet 2010 et une foule de mesures compensatoires comme une ristourne de 1000 $ par famille, la mise en oeuvre plus tôt que prévu de la Prestation ontarienne pour enfant (jusqu’à 1 100 $ par enfant par année), une majoration de l’aide sociale et des investissements dans la rénovation de 50 000 logements sociaux.
Finances publiques
«La crise économique mondiale a considérablement réduit les revenus du gouvernement», ne peut que constater Dwight Duncan. Il soutient que «le déficit prévu est attribuable à cette réduction et aux mesures à court terme de stimulation économique, et non à une forte augmentation des dépenses des programmes de base».
Ce fameux déficit serait de 4 milliards $ en 2008-2009 (l’exercice de 100 milliards $ qui vient de se terminer) et de 14 milliards $ en 2009-2010. Le gouvernement estime pouvoir rééquilibrer le budget d’ici 2015-2016, mais l’Ontario aura ajouté près de 60 milliards $ à sa dette de 170 milliards $ pendant ces sept années. Le poids de la dette publique de l’Ontario passerait donc de 25% du PIB à l’heure actuelle à environ 33% en 2016.
Après la santé et l’éducation, le service de la dette (les intérêts) demeureront donc pendant encore longtemps l’une des dépenses les plus importantes du gouvernement provincial.