Savez-vous déjà pour qui vous allez voter le 2 mai, ou attendez-vous les débats des chefs, en anglais le 12 avril et en français le 13 (devancé d’une journée en raison du début des séries éliminatoires du hockey jeudi soir!) pour en avoir une meilleure idée?
Je comprends que le respect de la démocratie exige, au minimum, un débat entre les chefs des quatre partis représentés au Parlement. Mais c’est un duel Stephen Harper / Michael Ignatieff qui serait réellement instructif.
Le premier ministre doit s’expliquer sur divers manquements à l’éthique dans son équipe ces derniers temps; sur son obsession pour la loi et l’ordre et les prisons et les G20 à 1 milliard $ et les armes à feu; sur son refus d’instituer une fois pour toutes le bilinguisme comme condition d’embauche à la Cour suprême; sur ses choix en matière d’environnement et d’énergie; et sur sa politique économique en général, largement imposée par l’opposition… alors c’est quoi le problème avec une coalition?
Le chef libéral, lui, doit nous dire comment il financera son «plan familial» d’aide aux étudiants, aux garderies, aux retraités, aux aidants naturels sans hausser les impôts tout en continuant de réduire le déficit; comment il favorisera la création d’emplois en surtaxant les industries ou les «riches»; comment, sans avions de combat, le Canada maintiendrait une défense crédible ou une capacité d’intervention comme celle pour laquelle il a voté dans le cas de la Libye.
En se faisant le champion de la «classe moyenne» et des «petites entreprises», plutôt que du prolétariat (disparu) et des syndicats (anachroniques), Jack Layton a essentiellement rejoint le Parti libéral. Le NPD a-t-il encore une raison d’être? Plutôt que de discuter de «coalition» avec les Libéraux, ne devrait-il pas carrément envisager une «fusion» pour cesser de diviser la «gauche» canadienne, comme on l’a fait à «droite» en 2003 en créant le Parti conservateur?