Comme ça va aller plus mal avant d’aller mieux, autant sauter 2012 et se souhaiter tout de suite une meilleure année 2013.
Et avant de déplorer mon pessimisme de mauvais aloi en ce Temps des Fêtes, précisons que ça pourrait aller plus mal pendant tout le reste de la décennie avant de repartir dans la bonne direction: dès 2013, ce serait fantastique!
Comme un gigantesque jeu de chaises musicales, des trillions de dollars de mauvaises dettes circulent dans l’économie mondiale et éliminent un joueur (Wall Street, la Grèce, l’euro, Obama…) chaque fois que la musique a le malheur de s’arrêter.
Je le répète comme un disque rayé depuis quelques années déjà: les gouvernements, les entreprises et les ménages doivent réorganiser leurs activités de façon à afficher plus de surplus que de déficits – dans le but non seulement de rembourser leurs dettes, mais bien de recommencer à investir dans les secteurs qui font progresser la société, l’entreprise, la famille.
C’est un principe du développement durable, mais ce ne sont pas nos écologistes modernes qui l’ont inventé (cf. les vaches grasses et les vaches maigres du Pharaon): en période de prospérité, on devrait économiser pour atténuer les désagréments d’éventuelles périodes plus difficiles, au lieu de dilapider l’héritage des générations suivantes.
Nos gouvernements ont fait l’inverse. Presque tous se sont endettés au cours des dernières décennies relativement prospères, en prétendant «investir» pour un avenir encore plus grandiose. Et quand la bise fut venue, comme disait La Fontaine, c’est-à-dire quand le commerce frauduleux des dettes immobilières a provoqué la récession de 2008-2009, nos gouvernements n’ont cherché qu’à gagner du temps en s’endettant davantage.