2009 ne sera pas une bonne année pour tout le monde. Bien sûr, nous nous souhaitons tous amour, santé, prospérité, etc., mais, en toute lucidité, il convient de se souhaiter courage, patience et sagesse, non seulement pour traverser les épreuves qui nous attendent au cours des prochains mois, mais aussi pour les transformer en expériences salutaires.
Le Canada subira les contrecoups de la récession qui terrassera l’économie américaine malgré l’entrée en fonction de la nouvelle administration dirigée par le président Barack Obama, l’une des personnalités les plus charismatiques – et emblématiques – du nouveau siècle. À elle seule, son élection a déjà commencé à réconcilier les Américains entre eux… et le reste de la planète avec les Américains.
Cet événement historique, porteur de tous les espoirs, devra en concrétiser rapidement quelques-uns: fermer la prison de Guantanamo, quitter l’Irak qu’on aurait jamais dû attaquer et l’Afghanistan qu’on a assez puni, encourager la démocratie en Iran, à Cuba ou en Russie autrement que par les blocus et les menaces. Viendra ensuite le travail de longue haleine: résorber l’endettement monstrueux du gouvernement américain – et des Américains eux-mêmes – alors qu’il faut aussi relancer la production industrielle et l’innovation, généraliser l’assurance maladie, améliorer le système scolaire… tout en évitant la chute du dollar et l’hyperinflation. Tout un contrat!
On se demande s’il ne serait pas plus simple pour Washington de «déclarer faillite et repartir sous un autre nom» comme dirait l’autre, c’est-à-dire annoncer qu’on ne remboursera pas les bons du trésor et les autres obligations (détenues notamment par la Chine et le Japon, mais aussi par plusieurs institutions américaines) totalisant une dizaine de trillions de dollars. Personne, après cela, ne prêtera au gouvernement américain, mais c’est justement ça l’idée: forcer l’administration publique à ne fonctionner qu’avec les revenus des taxes et des impôts. Dans ce scénario radical (peu plausible, admettons-le) comme dans n’importe quel autre, le complexe militaro-industriel impérial, principal bénéficiaire de l’endettement actuel, devrait être la première cible de la restructuration. Quel besoin ont les Américains de patrouiller tous les océans?
Certains seront démoralisés par la crise économique, dont on comprendra toute l’ampleur en 2009. Mais nous pouvons aussi en profiter pour réorienter notre action vers le développement d’une économie «réelle» plus saine, plus respectueuse de l’environnement, plus productive – parce que fondée sur un travail et un commerce utiles – que l’économie factice menée par les opérations financières pyramidales.