La Fédération des communautés francophones et acadienne (FCFA) du Canada a accueilli «très favorablement» le projet de loi sur les compétences linguistiques présenté la semaine dernière par le député d’Acadie-Bathurst, Yvon Godin. Ce projet de loi vise à rendre la maîtrise des deux langues officielles obligatoire pour dix postes d’agents du Parlement, dont ceux de vérificateur général, directeur général des élections, président de la Commission de la fonction publique et… commissaire aux langues officielles.
«Dans un pays qui a deux langues officielles, l’obligation de bilinguisme ne revient pas au citoyen, mais bien aux agents du Parlement», rappelle la FCFA. «Prenons l’exemple du vérificateur général du Canada: même s’il possède de toute évidence de grandes compétences, il lui en manque une de taille et à cause de cela, les francophones ne disposent pas d’un accès direct à lui», souligne la présidente Marie-France Kenny.
La nomination de l’unilingue Michael Ferguson, en remplacement de la bilingue Sheila Fraser, l’an dernier, avait soulevé un tollé de protestations – et pas seulement contre le gouvernement conservateur: les députés libéraux et néo-démocrates membres du comité qui avait approuvé la courte liste de candidats, y avaient laissé le nom de M. Ferguson.
«C’est eux qui l’ont laissé passer, ce vérificateur-là, ils ont sûrement dormi au gaz pendant un petit bout», avait critiqué la députée Maria Mourani du Bloc québécois, qui a un compte à régler avec le NPD depuis la vague orange qui a balayé le Québec le 2 mai 2011.
Tout en saluant le fait que le vérificateur général suit actuellement des cours de français, Mme Kenny rappelle que cette formation signifie des investissements de temps et d’argent. Elle trouve également dommage qu’on doive formaliser par un projet de loi «ce qui, plus de 40 ans après l’adoption de la Loi sur les langues officielles, devrait aller de soi».