Bigre, une pièce sans paroles qui fait beaucoup parler d’elle

Du 11 au 28 avril au TfT

Agathe L’Huillier, Olivier Martin-Salvan et Pierre Guillois ont co-écrit ensemble Bigre. (Photo: Fabienne Rappeneau)
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Publié 03/04/2019 par Alicia Blancher

En mettant en scène Bigre pour une fameuse salle de spectacles en Bretagne en juin 2014, Pierre Guillois ne s’attendait certainement pas à un tel succès. La pièce, qui comptabilise plus de 420 représentations en France, Suisse et Belgique, a ainsi reçu le prix Molière de la meilleure comédie en 2017.

Cet humour gestuel, qui a séduit de nombreux publics, nous rappelle avec plaisir le style de Charlie Chaplin.

Peut-être succomberez-vous aussi au charme de Bigre, à l’affiche du Théâtre français de Toronto du 11 au 28 avril, dans sa salle «Upstairs» du 26 rue Berkeley.

Petits espaces et solitude urbaine

Ce spectacle sans paroles nous plonge dans le quotidien de trois voisins de palier, vivant étroitement dans des chambres de bonnes. Un geek, un bordélique, une rêveuse… Bref, un trio atypique qui ne cesse de faire rire par ses mimiques et ses maladresses dans un décor exigu.

Pour la représentation au TfT, Olivier Martin-Salvan (à gauche) sera remplacé par le comédien Jonathan Pinto Rocha. (Photo: Fabienne Rappeneau)

«J’ai moi-même vécu dans une chambre de bonne pendant 10 ans», confie à L’Express Pierre Guillois, qui est aussi acteur dans sa pièce.

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Néanmoins, le metteur en scène n’adopte pas un angle social dans Bigre. «Je ne parle pas de la misère, mais de choses courantes à travers lesquelles le public peut se reconnaître.»

C’est pourquoi les comédiens – Pierre Guillois, Agathe L’Huilier et Olivier Martin-Salvan – ont beaucoup travaillé sur le pathétique et l’humain.

«Je voulais obtenir une certaine qualité de rire et l’empathie du public, un peu comme Charlie Chaplin», témoigne l’auteur de la pièce.

Mais ce dernier souhaitait avant tout faire un spectacle sans paroles.

«Sans paroles, on développe un langage qui réconcilie tout le monde, malgré les différences sociales» 

 

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Si Pierre Guillois avait déjà mis en scène quelques séquences muettes dans ses pièces, il rêvait depuis longtemps de faire un spectacle intégralement joué corporellement.

Une comédie qui ne vous laissera pas indifférent. (Photo: Fabienne Rappeneau)

«Je n’en avais pas eu l’occasion, car l’écriture au plateau nécessite beaucoup de temps. Nous avons mis près d’un an avec Agathe et Olivier pour réaliser Bigre», témoigne-t-il. «J’avais besoin d’acteurs créatifs pour ce projet.»

Selon lui, c’est un moyen de développer de nouveaux moyens narratifs scéniques pour faire venir plus de personnes, et notamment un public qui n’est pas familier avec le théâtre.

«Quand il n’y a plus de texte, il y a une plus grande égalité devant le spectacle.»

N’ayez aucune inquiétude, la performance scénique et physique des comédiens préviendra toute frustration sur l’absence de langage, affirme le metteur en scène.

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Agathe L’Huillier et Pierre Guillois dans Bigre. (Photo: Fabienne Rappeneau)

Le début d’une aventure internationale

Si Pierre Guillois et ses comparses ont beaucoup vadrouillé pour représenter Bigre, c’est la première fois que le spectacle arrive en Amérique du Nord.

«On entre maintenant dans la phase internationale», souligne le metteur en scène.

En dépit de la complexité des transports de décor, ce spectacle sans paroles possède bien tous les atouts pour s’exporter vers d’autres contrées. La troupe participera notamment cet été à un festival à Édimbourg.

«Toronto sera déjà un bon test pour vérifier si notre rire est universel», conclut Pierre Guillois.

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