Dix personnalités sont déjà candidates à la direction du Parti libéral du Canada. Une ou deux autres songent encore à participer à la course. Le désistement de Frank McKenna, l’ancien premier ministre du Nouveau-Brunswick qui était considéré comme le meneur, a ouvert les vannes.
Le contraste avec la campagne qui avait couronné Paul Martin en 2003 est frappant: les Libéraux semblaient alors assurés de conserver leur majorité au Parlement et, sauf pour Sheila Copps qui a récolté moins de 10% des suffrages, et pour John Manley qui a fait campagne pendant quelques mois, les rares adversaires pressentis s’étaient rapidement décommandés.
Aujourd’hui, le Parti libéral est loin d’être assuré de reprendre le pouvoir aux prochaines élections. Il n’est même pas assuré d’empêcher les Conservateurs de décrocher une majorité au Parlement. Alors que l’union de la «droite» (Alliancistes et Progressistes-Conservateurs) dominaient les débats de l’opposition pendant les années Chrétien, les premiers mois du gouvernement Harper suscitent déjà des propositions d’union de la «gauche» (Libéraux et Néo-Démocrates).
Parallèlement à la campagne au leadership, une «Commission du renouveau» divisée en 32 groupes de travail (!) recueillera les idées des membres et des citoyens sur la philosophie et les structures du Parti libéral du Canada. L’élection du nouveau chef aura lieu le 3 décembre dans le cadre d’un congrès à Montréal.
De prime abord, les candidats sérieux paraissent plus nombreux que les poids plume: un ancien premier ministre provincial, plusieurs anciens ministres… Et l’originalité semble valorisée: un intellectuel qui a vécu longtemps à l’extérieur du pays, un ancien chef néo-démocrate, un ancien conservateur qui est aussi homosexuel, une vedette de hockey, un Québécois plus populaire au Canada anglais que dans sa province, deux Italiens, une femme qui a été candidate mais qui n’a jamais été élue députée…