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Publié 02/05/2006 par François Bergeron

Dix personnalités sont déjà candidates à la direction du Parti libéral du Canada. Une ou deux autres songent encore à participer à la course. Le désistement de Frank McKenna, l’ancien premier ministre du Nouveau-Brunswick qui était considéré comme le meneur, a ouvert les vannes.

Le contraste avec la campagne qui avait couronné Paul Martin en 2003 est frappant: les Libéraux semblaient alors assurés de conserver leur majorité au Parlement et, sauf pour Sheila Copps qui a récolté moins de 10% des suffrages, et pour John Manley qui a fait campagne pendant quelques mois, les rares adversaires pressentis s’étaient rapidement décommandés.

Aujourd’hui, le Parti libéral est loin d’être assuré de reprendre le pouvoir aux prochaines élections. Il n’est même pas assuré d’empêcher les Conservateurs de décrocher une majorité au Parlement. Alors que l’union de la «droite» (Alliancistes et Progressistes-Conservateurs) dominaient les débats de l’opposition pendant les années Chrétien, les premiers mois du gouvernement Harper suscitent déjà des propositions d’union de la «gauche» (Libéraux et Néo-Démocrates).

Parallèlement à la campagne au leadership, une «Commission du renouveau» divisée en 32 groupes de travail (!) recueillera les idées des membres et des citoyens sur la philosophie et les structures du Parti libéral du Canada. L’élection du nouveau chef aura lieu le 3 décembre dans le cadre d’un congrès à Montréal.

De prime abord, les candidats sérieux paraissent plus nombreux que les poids plume: un ancien premier ministre provincial, plusieurs anciens ministres… Et l’originalité semble valorisée: un intellectuel qui a vécu longtemps à l’extérieur du pays, un ancien chef néo-démocrate, un ancien conservateur qui est aussi homosexuel, une vedette de hockey, un Québécois plus populaire au Canada anglais que dans sa province, deux Italiens, une femme qui a été candidate mais qui n’a jamais été élue députée…

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Malheureusement, la moitié seulement des candidats sont réellement bilingues (anglais/français), une condition sine qua non pour diriger un parti national. Les autres sont donc dans la course pour rehausser leur profil ou pour promouvoir certaines idées, mais certainement pas pour devenir premier ministre.

Certains en sont conscients, d’autres non. La transfuge Belinda Stronach, qui imaginait pouvoir se présenter à la direction du Parti libéral après s’être présentée à la direction du Parti conservateur, mais qui y a finalement renoncé, a refusé de citer son unilinguisme anglais comme raison de sa décision. Elle a même tenté, sans y parvenir, de dire en français que son français était passable!

Belinda Stronach n’était pas qualifiée pour oeuvrer sur la scène politique fédérale quand elle était conservatrice. Elle n’est pas plus qualifiée depuis qu’elle est libérale. Sa candidature, comme celle de toute autre personnalité unilingue, aussi fascinante soit-elle, ne mérite pas d’être considérée une seule seconde. Surtout qu’au-delà du bilinguisme, qui est une compétence essentielle ici, la connaissance ou la compréhension des deux cultures fondatrices du pays est ou devrait être un atout certain.

On remarque déjà que plusieurs candidats veulent repositionner le Parti libéral un peu plus vers la «gauche» sur l’échiquier politique canadien. C’est toutefois à «droite», c’est-à-dire au profit du Parti conservateur, pas à «gauche» au profit du NPD, que les Libéraux ont perdu des votes en 2006 et risquent d’en perdre encore plus en 2007. 

Cependant, les meilleurs politiciens rejetteront de telles étiquettes, qui ne sont pas des gages de cohérence, encore moins d’ouverture d’esprit, au profit de principes clairement énoncés et de programmes relativement détaillés.

Il sera particulièrement intéressant de voir comment les candidats à la direction du Parti libéral aborderont le dossier de l’unité nationale, en réaction au fédéralisme décentralisateur proposé par les Conservateurs et qui semble bien accueilli au Québec.

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On sera attentif, bien sûr, aux prescriptions des candidats sur les politiques fiscales, l’environnement, le libre-échange ou la défense, mais on ne s’attend pas à de grandes divergences de vues là-dessus. Par contre, sur le partage des juridictions fédérales et provinciales, notamment sur la santé, les garderies, l’éducation et les villes qui relèvent des provinces, sur le bilinguisme, l’immigration, les Premières Nations, la monarchie britannique, on pourrait avoir des surprises. À vrai dire, on le souhaite.

Auteur

  • François Bergeron

    Rédacteur en chef de l-express.ca. Plus de 40 ans d'expérience en journalisme et en édition de médias papier et web, en français et en anglais. Formation en sciences-politiques. Intéressé à toute l'actualité et aux grands enjeux modernes.

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