Avant Noël, c’est l’avent

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Publié 18/12/2012 par Martin Francoeur

Alors? Vous êtes déjà dans l’esprit des Fêtes? L’achat de cadeaux va bon train? Les décorations sont installées? J’ai écrit à quelques reprises sur Noël dans ces pages, mais je ne m’étais jamais arrêté à l’avent.

À cette période qui précède Noël. Une période qui a presque été reléguée aux oubliettes puisqu’il s’agit d’une notion essentiellement religieuse.

Je dis «presque» reléguée aux oubliettes parce que depuis peu, on observe un retour en force des calendriers de l’avent. On y reviendra.

L’avent est défini, par le Robert, comme étant le «temps pendant lequel l’Église catholique se prépare à la fête de Noël». Il faut donc fouiller davantage pour découvrir qu’il s’agit en fait d’une période de quatre semaines selon la tradition de l’Église catholique romaine.

Inspiré du Carême

C’est le pape Grégoire 1er qui, vers la fin du sixième siècle, aurait instauré cette notion de temps liturgique préparant à la venue du Christ, s’inspirant de la période semblable qui précède Pâques et qu’on connaît sous le nom de Carême. Il arrive d’ailleurs que l’on nomme l’avent «petit Carême».

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Sur le plan étymologique, le mot «avent» est d’abord apparu sous sa forme «advent», au douzième siècle. Il aura donc fallu attendre quelques siècles avant que la période liturgique instituée par Grégoire le Grand se voie ainsi baptisée.

La forme «advent» vient directement du latin chrétien adventus, qui fait référence à la «venue» de Jésus-Christ sur terre. Quand au vocable adventus, il est un participe passé substantivé du verbe «advenire», que l’on connaît encore aujourd’hui sous sa forme «advenir», employé essentiellement à la troisième personne du singulier ou aux participes présent et passé.

Avent et avenir

Il existe par ailleurs une certaine parenté étymologique entre avent, advenir et avenir.

Pour ce qui est de l’avent, on emploie le mot surtout dans le contexte des «dimanches de l’Avent», cette période de quatre dimanches qui précède Noël.

Dans le calendrier liturgique, le «temps de l’Avent» précède le «temps de Noël», qui s’étend de Noël jusqu’à l’Épiphanie. Ces temps liturgiques s’ajoutent au «temps du Carême», au «temps de Pâques» et surtout au «temps ordinaire», qui couvre les périodes autres que celles des temps forts de Noël et de Pâques.

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Calendriers

Parmi les symboles de l’avent, on note la couronne faite de branches de conifère et ornée de bougies. Généralement, on en retrouve quatre, correspondant à chacune des semaines – ou des dimanches – de l’avent.

Mais le symbole qui demeure le plus connu et qui devient le plus commercialisé est celui des calendriers de l’avent, qui prennent différentes formes.

Le calendrier de l’avent est une tradition germanique née pour faire patienter les enfants jusqu’à Noël. On remettait une image pieuse chaque matin aux enfants, comportant une phrase de l’Évangile ou une incitation à faire une bonne action.

Puis, au fil de ans, les biscuits et les chocolats remplacèrent les images. Aujourd’hui encore, il n’est pas rare de pouvoir acheter une boîte de chocolats prenant la forme d’un calendrier de l’avent

Le calendrier de l’avent a souvent la forme d’une planche cartonnée dans laquelle sont prédécoupées 24 fenêtres qu’on ouvre progressivement, une par jour. On peut y lire la phrase de l’Évangile ou y prendre la confiserie qu’elle contient.

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Les friandises peuvent parfois être remplacées par des petits jouets.

Certains calendriers, plus fidèles à la véritable tradition de l’avent, n’ont pas systématiquement 24 jours ou 24 cases, mais un nombre variant entre 22 et 28 selon le jour où tombe Noël et dont dépend la durée de l’avent.

Majuscule?

Enfin, on notera qu’il est préférable, selon différentes sources linguistiques, de ne pas mettre de majuscule au mot «avent».

Puisque c’est toute une période qui est désignée par le mot avent et non pas un jour de fête unique, il est en effet recommandé de l’écrire avec une minuscule, comme pour le nom du carême ou du ramadan.

La graphie Avent, avec une majuscule, est déconseillée mais apparaît souvent dans les écrits liturgiques ou les textes explicatifs à caractère religieux.

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Et puisque les références religieuses aussi pointues perdent de la notoriété, force est de constater, dans notre société de consommation, que l’avent correspond maintenant à la période des achats des Fêtes. Il n’y a dans ce cas aucun lien liturgique…

Auteur

  • Martin Francoeur

    Chroniqueur à l-express.ca sur la langue française. Éditorialiste au quotidien Le Nouvelliste de Trois-Rivières. Amateur de théâtre.

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