Quand on demande à Gérard Lévesque de nous donner son adresse exacte, il répond, avec grand naturel, qu’il demeure à Toronto, sur la Promenade du Lac. Oui, mais quelle est l’adresse exacte, s’enquiert-on. «Je suis le seul à résider sur la Promenade du Lac, vous verrez, les autres sont sur Lake Promenade» répond-il du tac-au-tac. Devant cette énigme subtile aux airs de casse-tête chinois, on acquiesce tout de même, dans un sourire sceptique.
Puis, une fois arrivé à destination, on comprend presque immédiatement. Bastion francophone perdu dans une mer autrement anglophone, la maison de M. Lévesque est la seule, dans le voisinage, à s’être dotée d’une pancarte en français qui exhibe fièrement ses lettres blanches sur fond rouge dans un coin de jardin.
Désormais, on ne peut plus se tromper: l’affiche en français à l’entrée indique qu’on est en territoire connu. Et si jamais on hésitait encore, un tableau à l’effigie de Champlain célébrant les 400 ans de présence française en Amérique du Nord sera là pour nous le rappeler une fois rendu dans le salon.
Gérard Lévesque est un avocat engagé dans la défense des causes chères à la communauté francophone de Toronto. Pendant la campagne, il a décidé d’organiser des rencontres informelles, chez lui, dans son salon. M. Lévesque réside dans la circonscription d’Etobicoke-Lakeshore.
Autour d’un café, on s’assoit et on discute politique, enjeux francophones, avec le candidat local qui s’est déplacé pour venir parler à la communauté. Les francophones – membres du milieu associatif et simples citoyens – sont ravis.