Au tour du Robert

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Publié 04/10/2011 par Martin Francoeur

La maison d’édition Le Robert célèbre cette année leur soixantième anniversaire. Et le Petit Robert 2012 qu’elle nous offre, demeure fidèle à la tradition de qualité à laquelle elle nous a habitués.


Je l’ai souvent dit dans ces pages: le Petit Robert est pour moi un compagnon de longue date. Peut-être parce que je pratique un métier étroitement lié à l’usage correct de la langue française ou peut-être encore parce que j’aime éperdument cette langue et ses subtilités.


Mais lorsque vient le temps de parler d’étymologie, de fouiller dans des sens méconnus ou encore de placer un mot dans un contexte ou dans des expressions courantes, le Robert est l’outil par excellence. Ce n’est certes pas un hasard si je le cite fréquemment dans ces chroniques.


Dans la précédente chronique, je parlais du caractère convivial et accessible du Petit Larousse. Le Robert, avec son contenu plus riche, est nettement plus austère.


Pas d’illustrations, peu d’insérés ou de tableaux. Et on dirait que le papier s’amincit d’année en année, si bien qu’il faut le feuilleter avec beaucoup plus de précautions que ses concurrents.


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Les éditions Le Robert ont beau avoir soixante ans, ils n’ont pas sorti de tambours ni de trompettes pour leur ouvrage vedette, le Petit Robert 2012. Après tout, celui-ci n’a pas les soixante ans de sa maison d’édition. Il me semble que le dictionnaire, sorte de condensé du Dictionnaire alphabétique et analogique de la langue française (en six volumes à l’époque) est né en 1967. Cela lui donne tout juste 45 ans…


Sur le plan du contenu, le dictionnaire demeure fidèle à sa tradition et continue de mettre l’accent sur l’étymologie et sur l’histoire des mots, une qualité qui le distingue du Larousse.


Le Robert ne se contente pas de donner des définitions. Il nous plonge dans un univers qui marie l’histoire, la littérature et la grammaire, tout en donnant des nuances de sens, des exemples d’emplois, des indications étymologiques, des trucs à éviter, des synonymes, des renvois…


Il place les mots dans des contextes d’expressions, dans des citations d’auteurs. On retrouve d’ailleurs plusieurs citations d’auteurs québécois ou canadiens dans ces exemples.


La version 2012 du Petit Robert nous présente encore environ 60 000 mots et 300 000 sens. Comme le Larousse, le dictionnaire s’adapte à plusieurs nouvelles réalités, devenant un témoin de l’évolution de la langue française, et ce, dans l’ensemble de la Francophonie.


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L’ouvrage inclut donc plusieurs nouvelles entrées dans des domaines en constante évolution: l’informatique, les technologies de l’information, les sciences, l’écologie et l’environnement.


On laisse aussi une place importante au langage populaire, qui confère des sens tout à fait nouveaux à certains mots existants.


On se doute bien que certains des nouveaux mots admis dans le Robert sont liés aux technologies de l’information. Parmi les nouvelles entrées, on note entre autres tweet, considéré comme un anglicisme, qui désigne un «court message (140 à 200 caractères maximum) posté sur un microblog, pour partager des informations et des hyperliens». On dit même que le verbe «tweeter» est un dérivé.


Parmi les autres mots qui font leur entrée dans cette édition 2012, on retrouve – avec un peu de retard à mon humble avis – le terme «métrosexuel», qui désigne un homme jeune et élégant, urbain, pour qui l’apparence est primordiale, prenant grand soin de son physique et de sa tenue. On le reconnaît à la fois comme nom masculin et comme adjectif variable.


Des adjectifs comme «extrascolaire», «cafouilleux» et «ultrarésistant» font aussi leur entrée dans le Robert.


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L’ouvrage accorde aussi une place de choix aux régionalismes, notamment aux québécismes. L’entrée la plus fracassante est certainement celle du verbe «pogner», avec ses nombreux sens (comprendre, recevoir, obtenir, attraper, capturer, être la victime de, empoigner, palper…) et les exemples les plus imagés pour les illustrer: se faire pogner par la pluie, pogner les fesses, pogner une contravention, pogner le gros lot, pogner un orignal…


Parmi les autres québécismes ou canadianismes reconnus, on retrouve la «garnotte», le «brasse-camarade» et l’«abreuvoir». On peut aussi désormais désigner quelqu’un comme étant un «épais» en toute légitimité linguistique…


On dit du Petit Robert qu’en plus des 60 000 mots et des 300 000 sens qu’on y retrouve, qu’il compte pas moins de 35 000 citations tirées de la littérature, de dialogues de films ou de la presse.


On retrouve aussi 1000 plans détaillés pour certains articles plus longs. Enfin, l’achat du Petit Robert donne accès, pour un an, à la version «Découverte» du Petit Robert de la langue française en ligne.


Feuilleter le Petit Robert demeure sans contredit une aventure fascinante, une leçon d’histoire, un rendez-vous avec les grands auteurs. C’est bien plus qu’un outil de référence linguistique.


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C’est un réel bonheur pour les amoureux de la langue française.

Auteur

  • Martin Francoeur

    Chroniqueur à l-express.ca sur la langue française. Éditorialiste au quotidien Le Nouvelliste de Trois-Rivières. Amateur de théâtre.

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